Schumann par Catherine Collard

Indispensables rééditions

Publié le 27/06/2004
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DISPARUE il y a dix ans, la pianiste Catherine Collard ne revendiquait aucune spécialité en matière de répertoire mais, en bonne élève d'Yvonne Lefébure, Robert Schumann figurait au programme de presque tous ses récitals. Tardivement reconnue comme une très grande interprète par les éditeurs phonographiques, elle fut cependant sollicitée par Erato, BMG et Lyrinx pendant sa trop courte carrière. Et chez les trois éditeurs, elle imposa Schumann, comme accompagnatrice de ses Lieder chez BMG et comme soliste chez les deux autres.
Erato et Lyrinx rééditent donc ce qu'elle avait confié à leurs studios respectivement en 1975 et 1988.
Erato possède un choix d'œuvres plus complet avec trois CD contre deux chez Lyrinx. Les enregistrements d'Erato, quoique plus anciens, sont meilleurs sur le plan strictement technique que ceux de Lyrinx. Dans un cas comme dans l'autre, rien n'a été fait pour évoquer avec dix ans de recul ce que l'interprète a apporté à la vie musicale française ; on s'est contenté de mettre dans un boîtier les CD tels quels. Mais ne nous plaignons pas trop, cela est déjà beaucoup. Lyrinx avait déjà réédité ainsi les « Sonates » de Haydn l'an dernier.
On retrouve dans les deux séries d'enregistrements, une interprétation qui n'a pas fondamentalement changé en treize ans, une sonorité riche, généreuse, claire et une poésie objective qui étaient le savoir-faire de Catherine Collard. « Carnaval », « Papillons » et surtout les « Davidsbündlertänze » œuvres fantasques conviennent le mieux à sa personnalité mais on reste admiratif devant la formidable construction de la « Fantaisie » opus 17 (chez Erato seulement) et devant la logique de la Première Sonate.
Merci à ces deux éditeurs pour ces indispensables rééditions.

> O. B.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7569