Théâtre
Bertrand Bossard. Vous le connaissez. Il a joué avec Nordey, Vincent, Fisbach. Une silhouette de jeune premier à l'américaine. Long, fin, souple, cheveu noir légèrement bouclé, visage très expressif. Un beau gosse, Bossard. Mais surtout un fou des planches qui a élaboré ce spectacle pour un homme seul qu'il joue actuellement dans la petite salle du Rond-Point. Un spectacle en langue anglaise, sans aucune traduction en direct - par-ci, par-là un mot plus compliqué, c'est tout. Mais on comprend tout pour peu que l'on sache quelques rudiments de la langue d'Edward Bond... Le phénomène Bossard ne tient pas à cette coquetterie amusante-là. Le phénomène, c'est lui. Mime mobile, athlète rompu à tous les exercices, imitateur hors pair - il imite tout : les hommes, les femmes, l'Histoire, le présent, les animaux, les bruits de la nature, ceux de la ville, bref il est plusieurs ce Bossard. Et drôle, et sympathique avec ça. Bref. Il vaut le déplacement.
Théâtre du Rond-Point, salle Jean-Tardieu, à 18 h 30 du mardi au samedi. Durée : 1 h 30 sans entracte (01.44.95.98.00). Jusqu'au 7 mai.
« Algérie 54-62 »
Un texte de Jean Magnan, disparu tragiquement, un texte écrit pour son ami Robert Gironès et qui porte trace du débat de Magnan, né en Algérie et qui quitta son pays natal, réfléchissant à ce que l'on appelait alors les « événements ». On attendait avec intérêt la proposition de Robert Cantarella qui dirige le centre dramatique de Dijon-Bourgogne. Mais son point de vue ne passe pas la rampe. Le texte semble pauvre, lacunaire, trop elliptique ; les comédiens, perdus sur le grand plateau et n'ayant d'appui qu'une scénographie trop élaborée, un peu vaine, ne sont pas au meilleur d'eux-mêmes. On voit bien ce qu'a voulu faire Cantarella. Mais avec l'écriture de Magnan il faut être simple. Tout simplement. On regrette. Et cela ne nous empêchera pas d'aller voir, un peu plus tard le travail de metteur en scène et de son équipe sur « Dynamo », d'Eugène O'Neill.
Théâtre de la Colline, grande salle. Durée 1 h 50 sans entracte (01.44.62.52.52). Jusqu'au 7 mai. Du 14 mai au 7 juin, « Dynamo ».
« Oedipe ou la controverse »
Sotigui Kouyaté, le beau griot de la troupe de Brook, cet homme noble et généreux que le cinéma a popularisé, propose une vision sobre, simple, d'Oedipe. Il a mêlé la pièce de Sophocle et les versions de Jean Anouilh et de Bernard Chartreux. Il joue lui-même le vieil Oedipe avec sensibilité et intelligence. Il y a quelque chose de simple, d'offert fraternellement dans cette proposition, mais tout n'est pas d'égal intérêt et il y a quelques faiblesses. Le choeur est un peu raide et manque de musicalité. Les chants africains qui ponctuent le chemin tragique sont beaux, certains protagonistes tiennent très bien leur partition. Mais il manque tout de même un réel point de vue, une forte mise en scène.
Théâtre des Bouffes du Nord, à 20 h 30 du mardi au samedi et en matinée le samedi à 16 h 00. Durée : 2 h 10 sans entracte (01.46.07.34.50). Jusqu'au 17 mai.
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