L'incontinence d'effort se traduit par une perte involontaire d'urine plus ou moins importante chaque fois que la femme tousse, rit, éternue, fait du sport..., c'est-à-dire chaque fois que la pression vésicale dépasse les mécanismes de retenue au cours d'un effort en dehors de toute contraction vésicale.
En France, la prévalence de l'incontinence urinaire dans la population générale est de l'ordre de 4 à 5 % : de 2,5 à 3 millions de femmes (une sur dix) en souffrent et sont considérablement gênées dans leur vie quotidienne.
L'incontinence urinaire d'effort prédomine largement sur l'incontinence par impériosité (3 cas sur 4), sa prévalence augmente avec l'âge, mais elle n'épargne pas les toutes jeunes femmes, notamment les sportives.
Les traitements disponibles dépendent de l'importance de la gêne et du type d'incontinence. Dans l'incontinence d'effort, seules la rééducation et la chirurgie sont indiquées : la rééducation périnéale en première intention pour une incontinence urinaire légère, la chirurgie étant réservée aux femmes souffrant d'incontinence invalidante.
La procédure TVT* est aujourd'hui l'approche chirurgicale la plus utilisée en France pour le traitement de l'incontinence d'effort.
Réalisée sous anesthésie locale ou locorégionale par voie vaginale exclusive, elle consiste à stabiliser l'urètre en le soutenant avec une bandelette Prolène positionnée sous l'urètre moyen et non sous le col de la vessie, à l'opposé des techniques de frondes sous-urétrales classiques.
L'intervention ne dure que 30 minutes, les complications postopératoires sont très rares, la plupart d'entre elles sont liées à une indication mal posée ou à problème peropératoire (défaut de cicatrisation, obstruction postopératoire par une bandelette trop serrée, bandelette endovésicale suspectée en cas d'infections urinaires à répétition en postopératoire).
Un recul de trois ans
Très encourageants, les résultats publiés en avril 1999 par le Pr Ulmsten après un recul de trois ans font état de 86 % de guérison complète et de 11 % d'amélioration notable.
En France, dans la série de 70 patientes du Dr Richard Villet (Paris) et du Dr David Atallah opérées par la technique TVT entre le 8/10/1996 et le 31/7/1998, une guérison complète a été obtenu dans 90 % des cas, une amélioration dans 10 % des cas.
Le Pr Bernard Jacquetin (Clermont-Ferrand) a été le premier en France, avec le Dr Richard Villet, à avoir pratiqué cette technique.
De janvier 1997 à décembre 1998, il a opéré par TVT 185 patientes (âge moyen 56,9 ans) souffrant d'incontinence urinaire, dont 60 % avaient déjà subi deux ou trois interventions préalables.
Les résultats préliminaires, malgré la nature du recrutement, avançaient un taux de continence totale sans dysurie de 85 %. Les derniers résultats, non encore publiés, font état avec un recul supérieur à un an de 90 % de continence totale et de plus de 5 % d'amélioration.
Enfin, compte tenu du coût extrêmement lourd de l'incontinence urinaire (10 milliards de francs selon l'évaluation de l'ANDEM en 1994-1995), toute intervention dont le matériel est inscrit au TIPS, qui permet une très courte hospitalisation et une reprise rapide de l'activité suscite un intérêt supplémentaire dans le cadre d'une politique de maîtrise des coûts de santé.
2es Journées en périnéologie femme : Naître, renaître.
Conférence de presse organisée par Gynecare, une division Ethicon, INC (Johnson & Johnson).
* TVT est distribué par Gynecare (Johnson & Johnson).
En 30 minutes sous anesthésie locale
Après anesthésie, la bandelette est mise en place à l'aide de deux aiguilles, introduites depuis la région sous-urétrale jusque dans l'espace rétro-pubien, elles perforent la peau (grâce à une dissection minimale sans ouverture de la paroi musculaire) dans la région sus-pubienne. Seuls une incision endovaginale de 1,5 cm et deux orifices de sortie des aiguilles, situés dans le Mont de Vénus, sont nécessaires mais invisibles.
Le réglage de sa tension se fait avec la participation de la patiente à laquelle le chirurgien demande de tousser.
Les deux extrémités de la bandelette sont ensuite sectionnées au ras de la peau, sa fixation résulte de la seule adhérence des mailles de prolène dans les fibres musculo-aponévrotiques traversées.
Une cystoscopie est effectuée en peropératoire afin d'exclure tout passage endovésical de la bandelette. Une sonde vésicale est parfois laissée en place 12 heures. Toutefois, lorsque la procédure s'est déroulée sans problème sous anesthésie locale, ce n'est habituellement pas nécessaire.
Les patientes sont hospitalisées pendant 24 à 48 heures et peuvent rapidement reprendre une activité normale, il est cependant recommandé d'attendre quatre semaines avant de reprendre des activités sexuelles et sportives.
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