« Le personnel a été exemplaire », s'est empressé de dire le ministre de la Santé, Jean-François Mattei, qui s'est déplacé à la maternité du centre hospitalier d'Arles, dès qu'il a appris qu'un incendie s'était déclaré dans cet établissement, causant le décès d'une jeune maman et l'intoxication de son bébé.
Personne, à la fin de la semaine dernière, ne pouvait réellement se prononcer sur les raisons de ce sinistre. Et l'hypothèse soulevée par l'AFP, qui cite « une source proche de l'enquête », d'un feu déclenché par une cigarette tombée à terre n'est pas vérifiée à ce jour. Seules les enquêtes policière et judiciaire pourront indiquer les causes de ce drame. « Cela nous échappe complètement maintenant, l'affaire est désormais entre les mains du procureur », insiste le Dr Marie-Claude Dumont, de l'ARH (agence régionale d'hospitalisation) de Provence-Alpes - Côte d'Azur. « Les conditions de sécurité étaient tout à fait remplies, nous l'avons vérifié, et rien ne pouvait laisser prévoir une telle catastrophe. Contrairement à ce qu'il a été dit, il ne s'agissait pas du tout de préfabriqué. Le bâtiment était une installation lourde, de construction industrielle, qui avait coûté très cher », poursuit-elle.
Un bâtiment relais
Le service d'obstétrique est en effet hébergé depuis 1998 dans un « bâtiment relais », qui jouxte l'hôpital, en attendant la fin des travaux de mise en conformité de l'ensemble du bâtiment IGH (immeuble de grande hauteur) et de la nouvelle maternité au premier étage du bâtiment principal. Ce bâtiment, précise la direction du centre Joseph-Imbert d'Arles dans un communiqué, a reçu un avis favorable d'exploitation en 1994, avis qui avait été confirmé par la commission locale de sécurité lors de ses visites en 1998 et en 2001.
Depuis 1994, l'hôpital Joseph-Imbert avait entrepris de lourds travaux de mise aux normes en se dotant par ailleurs d'un service interne de sécurité afin de se rendre conforme aux exigences de la nouvelle réglementation en matière de sécurité des immeubles classés de grands étages (c'est-à-dire 8). Cette équipe de sécurité, composée de cinq agents, est présente en permanence au sein de l'établissement. Elle s'est immédiatement rendue sur les lieux en feu, après avoir alerté le centre des sapeurs-pompiers d'Arles. Les personnes résidentes auraient été évacuées par les trois issues disponibles de plain-pied du service grâce au personnel de l'hôpital qui était en train de déjeuner au self à côté de la maternité.
Le service d'obstétrique accueillait à ce moment-là vingt parturientes et quatorze bébés. Les patientes ont été regroupées au sous-sol avant d'être transférées au quatrième étage, le service chirurgie de semaine.
En attendant l'achèvement des travaux du premier étage (prévue fin 2003), des mesures transitoires sont prises. « Pour le moment, il est exclu de réutiliser le bâtiment. Nous aviserons ensuite », a précisé le Dr Dumont.
Une jeune maman de 21 ans et son bébé de 3 jours ont été évacuées par les pompiers et prises en charge par l'équipe du SMUR. La jeune femme est décédée après plusieurs tentatives de réanimation. La petite Lisa a été héliportée jusqu'à l'hôpital de la Timone à Marseille, dans un état « jugé grave ».
« Il faudra voir si tout a été fait pour prévenir le drame », a conclu Jean-François Mattei. Une cellule médico-psychologique a été mise en place pour soutenir les mamans, leurs familles et le personnel.
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