15° congrès mondial de Sexologie 24-28 juin 2001 à Paris

Impuissance diabétique: la qualité de la relation avec la partenaire est primordiale

Publié le 20/09/2001
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Les facteurs le plus souvent associés à la survenue d'une dysfonction érectile au cours du diabète, type 1 ou 2, sont les mêmes que ceux observés dans la population générale : l'âge et la qualité de la relation avec la partenaire.
C'est ce que révèle une enquête menée par l'Association française des diabétiques (AFD), présentée par le Pr Patrice Vexiau (hôpital Saint-Louis, Paris).
L'enquête a été menée à l'aide de trois questionnaires adressés à 2 171 hommes affiliés à l'AFD.
Ces questionnaires recensaient de nombreuses données chez les hommes diabétiques : caractéristiques sociales, durée de la maladie, taux d'hémoglobine glyquée, complications micro- et macrovasculaires du diabète, certains paramètres biologiques (concentration du cholestérol), consommation d'alcool et de tabac, qualité de vie... Un questionnaire spécifique (Index international de la fonction érectile) évaluait la sexualité - une dysfonction érectile étant définie par un score < à 17 - et la qualité des relations avec la partenaire.
Dans cette population, l'âge moyen était de 53,1 ans chez les diabétiques insulinodépendants et de 61,9 ans chez les non-insulinodépendants ; la durée moyenne du diabète était respectivement de 21,6 ans et de 16,6 ans, le BMI de 24,8 kg/m2 et 27,8 kg/m2. L'HbA1c était en moyenne de 7,5 ± 1,3 % et de 7,1 ± 1,3 % respectivement.

Près de la moitié des diabétiques atteints de DE

Parmi les patients, 41,2 % présentaient une dysfonction érectile, dont 60,9 % de diabétiques de type 1 et 39,1 % de type 2.
La régression logistique a permis de retrouver cinq facteurs indépendants liés de façon statistiquement significative à la survenue d'une dysfonction érectile : l'âge (p < 0,0001, OR (odd ratio) 1,06/an), une mauvaise relation avec la partenaire (p < 0,0001, 0R 1,04), la durée du diabète (p < 0,001, OR 1,04), une atteinte neuropathique ou une atteinte ischémique des membres inférieurs (p < O,O3, OR 2,1) et le taux d'hémoglobine glyquée > 6,5 % (p < 0,05, OR 2,27).
Cette enquête permet de conclure que deux facteurs apparaissent nettement liés à la survenue d'une dysfonction érectile au cours du diabète : l'âge et la qualité des relations avec la partenaire, facteurs communs à ceux retrouvés lors des enquêtes menées dans la population générale.
De fait, les facteurs directement associés à la maladie, qu'il s'agisse de la durée du diabète, de ses complications macro- ou microvasculaires et la qualité de l'équilibre du diabète n'interviennent qu'au second plan.

Dr Anne TEYSSÉDOU

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6972