La Cour des comptes tacle la politique menée jusqu’à ce jour autour des génériques. Et rappelle les mauvais résultats recensés dans l’Hexagone. Moins d’une boîte sur trois remboursable comprend des génériques. En Allemagne et au Royaume-Uni,c’est plutôt trois boîtes sur quatre. Outre l’effet volume, le prix serait dans la fourchette haute des moyennes européennes. Selon une étude menée en 2012 par la Caisse nationale d’assurance maladies de travailleurs salariés (CNAMTS), le coût moyen d’une unité standard de générique s’élève en France à 0,15 euros. Au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, il s’élève à 0,07 euros seulement.
Casse-tête
Comment expliquer ces résultats ? Le rapport dénonce pêle-mêle une fixation quasi automatique des prix, des incohérences dans l’application des règles et des injonctions contradictoires adressées au Comité économique des produits de santé (CEPS). Comment en effet maîtriser à la fois les dépenses et soutenir les industries de santé et par conséquence l’emploi et l’innovation ?, s’interroge la Cour des comptes.
D’autant qu’au sein du Comité, une seule personne est chargée de ce dossier. Mais surtout le rapport pointe « le choix contestable d’un acteur unique », à savoir le pharmacien.
Outre le fait que l’économie de l’officine est devenue dépendante des génériques, le pharmacien ponctionne la moitié des économies réalisées grâce aux génériques, à savoir un euro sur deux. En revanche, le médecin est très peu impliqué dans le dispositif à la différence de l’Allemagne par exemple. Quant au patient, l’intérêt financier ne l’incite guère à réclamer des génériques.
Restructuration, un vœu pieu ?
Une fois ce constat dressé, la Cour appelle les pouvoirs publics à se doter d’une nouvelle stratégie de développement. Le médecin serait le pivot de cette nouvelle impulsion en faveur du générique. Il serait dans ce cadre soumis à des objectifs de performance. Autre mesure, le rapport préconise la suppression à terme du répertoire. Sont également visés les producteurs de génériques avec la conclusion d’accords prix-volume. Enfin, des baisses de prix ciblées sur les classes thérapeutiques les plus coûteuses doivent égalementêtre mises en œuvre. L’attractivité du territoire sera-t-elle traitée dans un autre rapport ?
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