Que sera 2012 ? Une année de rigueur, c’est sûr. Une année de chaos ? Certains le redoutent. Pour les médecins généralistes, ce sera en tout cas une année de changement des règles du jeu : tarifaires avec l’entrée en vigueur du P4P, comptables avec la réforme des cotisations ASV, mais aussi pour leur formation avec la sortie imminente des décrets DPC que nous annonce Xavier Bertrand. Au-delà, il n’est pourtant pas aisé de dessiner 2012, tant la vision bute sur le double scrutin qui aura lieu dans cinq mois. Les choses sérieuses commenceront le 6 mai, date de l’élection du président et surtout le 18 juin au lendemain des législatives. À partir de là, le nouveau gouvernement ne devra pas perdre de temps et profiter de son « état de grâce » pour enquiller les réformes essentielles pour l’avenir du pays.
S’agissant de la santé, trois chantiers paraissent prioritaires. À commencer par la réforme du financement de la Sécu. En 2007, elle était inscrite sur la feuille de route de Nicolas Sarkozy. Reportée sine die pour cause de la récession. Au plan hospitalier également, le surendettement des établissements est criant, la plupart des CHU étant au bord de l’asphyxie. Et certains ayant même dû recourir à des emprunts toxiques pour financer leur dette... Enfin, la question de l’accès aux soins, imparfaitement résolue, risque de resurgir, avec pour l’heure des dépassements non régulés chez les spécialistes et des déserts médicaux qui interpellent sur le nombre insuffisant de praticiens et l’attractivité de la médecine générale.
Attention ! Obligation de résultats sur ces trois dossiers-là. Les solutions seront différentes selon que la droite ou la gauche remportent la mise. Mais les urgences seront les mêmes. Ainsi, chacun sait que de nouvelles recettes seront nécessaires pour éviter l’embolie. Sans trop l’admettre, majorité et opposition s’accordent d’ailleurs sur la nécessité de trouver une assiette plus large que les revenus du travail pour financer la Sécu. L’accès aux soins aussi sera au centre des préoccupations. Xavier Bertrand agite le chiffon rouge d’une gauche régulatrice et coercitive. Et, c’est vrai, la droite donne des gages de libéralisme au corps médical. Mais quel pouvoir pourra demain résister aux pressions des élus locaux ? Témoin de cette inquiétude croissante, cette suggestion fantasque d’une élue de Bourgogne que l’on vous laisse méditer : des vetos pour compenser la pénurie de généralistes !
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