Quand il isole en Chine le bacille de la peste en 1894, Alexandre Yersin lui donne le nom de Pasteurella pestis. Qui sera rebaptisé Yersinia pestis des décennies plus tard.
Carte d’identité
Nom : Yersin
Prénom : Alexandre Émile John
Né le 23 septembre 1863 à Morges (Suisse)
Décédé le 1er mars 1943 à Nha Trang (Annam, Indochine)
Nationalité : franco-suisse
Carrière
La vie commence très mal pour Alexandre Yersin puisque son père, professeur de sciences naturelles, meurt deux semaines avant sa naissance. Enfant, Alexandre s’intéresse à la nature, collectant les insectes qu’il étudie avec minutie. Il grandit à Morges où il côtoie Victor Morax. Il commence ses études de médecine à Lausanne qu’il quitte pour Paris où il travaille dans le laboratoire de Cornil, à l’Hôtel-Dieu. Sa rencontre avec Pierre Émile Roux est accidentelle : alors qu’il s’est coupé en faisant l’autopsie d’un patient mort de la rage, Roux le sauve en lui administrant un sérum thérapeutique. En 1888, Roux l’engage comme assistant de recherche sur la rage. Puis Yersin part un moment pour Berlin où il travaille avec Koch sur le bacille tuberculeux et revient à Paris où, avec Roux, il s’intéresse à la toxicité du bacille diphtérique à l’Institut Pasteur.
Puis Yersin largue les amarres : en 1890, il embarque comme médecin sur un bateau des Messageries maritimes en partance pour Saïgon et Manille. Pendant quatre ans, il explore le centre de l’Indochine. Il découvre les sources de la rivière Dong Nai, sillonne le plateau Lang Bian où il recommande de construire une ville, la future Da Lat. En 1894, il rejoint le Corps de santé des colonies qui le dépêche à Hong Kong car une épidémie de peste bubonique se répand en Chine. Mais Yersin n’est pas le seul bactériologiste à se précipiter sur place. Le Japonais Shilbasaburo Kitasato arrive quelques jours avant lui. Et, peu de temps après son arrivée, découvre un bacille et l’annonce dans le monde entier par télégraphe ; sa découverte sera publiée dans le « Lancet » le 13 août 1894. Arrivé sur place le 15 juin, Yersin isole en sept jours le bacille de la peste. Le Japonais publie ses découvertes en japonais et en anglais ; Yersin en français. Si bien qu’aux quatre coins du monde, selon la revue que l’on a lue, on attribue la découverte à Kitasato ou à Yersin.
L’année suivante, Yersin installe un laboratoire (qui sera appelé Institut Pasteur en 1903) à Nha Trang où il prépare des sérums anti-pesteux pour les humains et les troupeaux. Il travaille également sur le tétanos, la variole et le choléra. Et se met à cultiver le maïs, le riz et le café et introduit en Indochine l’arbre à caoutchouc.
En 1904, il est rappelé à Paris et poursuit ses travaux à l’Institut Pasteur dont Roux est devenu le patron. Avec Calmette et Borrel, il fait une remarquable observation : certains animaux peuvent être immunisés contre la peste par l’injection du bacille pesteux mort.
Puis il retourne à l’institut Pasteur de Nha Trang et crée un sérum antipesteux qui permet de faire passer la mortalité de la peste de 90 à 7 %.
En 1940, en mauvaise santé, Yersin regagne la France pour la dernière fois. Puis repart dans sa chère maison de Nha Trang. Il meurt le 3 janvier 1943. Selon ses volontés il est enterré à Nha Trang, près de ce peuple qu’il aimait tant. Tous les ans, le 1er mars, en signe de respect et de reconnaissance pour ce qu’il a fait, les habitants déposent sur sa tombe des offrandes – bâtons d’encens et fruits.
Éponyme
Nous l’avons dit, Yersin donne le nom de Pasteurella pestis au bacille pesteux qu’il découvre en Chine en 1894. C’est en 1970 que cette bactérie a été renommée Yersinia pestis.
Source : Whonamedit.com
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