L'agence régionale de l'hospitalisation d'Ile-de-France (ARHIF) et son comité consultatif régional des urgences ont réuni à Paris les urgentistes franciliens.
A cette occasion, Dominique Coudreau, directeur de l'ARHIF, a annoncé que 600 nouveaux lits de médecine, « spécialement dédiés à l'accueil de l'aval des urgences » (c'est-à-dire à l'hospitalisation des malades vus dans les services d'urgence) allaient être créés en périphérie de la région parisienne.
Une priorité, pour Dominique Coudreau
Dominique Coudreau n'a pas précisé dans quel délai cette opération allait être menée à bien, mais, soulignant que les urgences étaient une des « priorités » de son action, il a indiqué que ces créations de lits n'étaient en aucun cas conditionnées par la fermeture d'autres lits. « C'est du plus, a-t-il affirmé, il n'est pas question d'échange ».
Ouvrir des lits de médecine peut paraître étrange dans une région où la tendance est plutôt, en court séjour, à la réduction des capacités (autour de 1 500 lits disparaissent chaque année). Il n'est pas question d'ailleurs d'interrompre cette politique, prévient Dominique Coudreau qui explique : « Nous continuons à optimiser nos capacités. Je reste persuadé que, en chirurgie et par exemple la nuit, les hôpitaux, comme les cliniques d'Ile-de-France sont en surcapacité. »
Dans ce contexte, si la région s'apprête à desserrer ses indices de création de lits en médecine en périphérie (Paris intra muros n'est pas concerné), c'est bien pour répondre à une demande pressante des urgentistes. D'une certaine manière, ils font les frais de la conjonction des fermetures de lits et de la croissance sans fin du nombre de patients qui se présentent aux urgences (près d'un million de passages annuels, occasionnant quelque 150 000 hospitalisations, dans les seuls services de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris - AP-HP).
Au directeur de l'ARHIF, un urgentiste explique que, faute de lits où les hospitaliser, les malades de son service passent la nuit dans une zone baptisée « le parking » par le personnel et que le matin, son équipe passe « plusieurs heures » à essayer de trouver une place à ces mêmes malades. Un autre dénonce l' « augmentation du nombre de patients vus en urgence qui, il y a quelques années, auraient été hospitalisés mais qui ne le sont pas aujourd'hui, parfois à leurs risques et périls, pour une seule raison : le manque de lits ».
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