« LE CANCEROPOLE Ile-de-France, c'est 100 services hospitaliers, 78 unités Inserm, 40 unités Cnrs, 30 équipes universitaires et 10 équipes CEA », a souligné Claude Huriet, président du GIS (Groupement d'intérêt scientifique). Comme les six autres cancéropôles dont l'idée a été lancée en 2003, le cancéropôle Ile-de-France a pour vocation de développer la coordination opérationnelle de projets mobilisant des équipes de recherches labellisées, des services de soin orientés vers l'innovation et des plates-formes technologiques mutualisées. Le GIS tout récemment créé réunit quatre membres fondateurs (AP-HP, institut Curie, institut Gustave-Roussy, institut universitaire d'hématologie de Saint-Louis) et de trois membres associés (centre René-Huguenin, institut Cochin, Institut Pasteur). Et la fédération reste ouverte aux autres équipes de chercheurs et cliniciens et aux partenariats industriels.
« Le cancéropôle offre une possibilité unique et inédite de fédérer la recherche contre le cancer, toutes disciplines confondues. Cet effort considérable est au service des malades : effort des chercheurs et cliniciens à qui il est demandé de proposer des projets ambitieux et novateurs, effort des organismes qui doivent coordonner et dépasser la logique institutionnelle, effort des politiques qui donnent les moyens de cette politique », a souligné Claude Huriet.
A l'origine des cancéropôles, une décision politique. Dans le cadre de la mise en œuvre du plan de mobilisation contre le cancer annoncé par Jacques Chirac le 24 mars 2003, les ministères de la Santé et de la Recherche ont souhaité promouvoir l'émergence de structures établies à l'échelle d'une région ou d'un groupe de régions pour donner un nouvel élan à l'effort de recherche dans le domaine de la lutte contre le cancer. Centrés sur des hôpitaux de référence, les cancéropôles permettent de fédérer l'ensemble des acteurs impliqués dans la recherche fondamentale et clinique en cancérologie autour de projets concrets.
Plus de 7 millions pour trois ans.
Les ministères de la Santé et de la Recherche ont accordé en 2004, pour trois ans, 7,3 millions d'euros pour le seul cancéropôle Ile-de-France. Ces financements sont destinés à développer sept axes de recherche, dont certains mobilisent jusqu'à une vingtaine d'équipes de recherche : carte d'identité des tumeurs, biologie pour des thérapeutiques innovantes, relation hôte/tumeurs, gènes et environnement, imagerie, recherches clinique et thérapeutique. Un dernier axe concerne les sciences humaines et sociales, pour les équipes qui souhaitent conduire des recherches sur les mécanismes de l'innovation, les pratiques de soin au quotidien, le patient en tant que citoyen (représentations de la maladie et inégalités), les politiques de dépistage et de prévention.
« En dehors des projets de recherche que nous avons déjà définis, nous allons également prendre en compte une approche transversale du cancer par organe (sein, côlon, poumon, etc.) », a précisé Gilbert Lenoir, directeur scientifique et stratégique du cancéropôle.
Enfin, les cancéropôles représentent un enjeu stratégique à l'échelle internationale, notamment dans la recherche de partenaires industriels et dans la promotion de la recherche française.
www.canceropole-iledefrance.com.
Le cancer en Ile-de-France
En Ile-de-France, 22 000 personnes décèdent chaque année de cancer : plus de 12 000 hommes et près de 10 000 femmes.
Les cancers sont la première cause de décès chez les hommes et la deuxième cause de décès chez les femmes après les affections cardio-vasculaires. Ils sont responsables de 29,7 % du total des décès franciliens. La mortalité prématurée par cancer concerne chaque année 7 400 Franciliens. A structure d'âge comparable, la mortalité par cancer est légèrement inférieure à la moyenne nationale pour les hommes et légèrement supérieure à la moyenne nationale pour les femmes.
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