L’avis de Mariette Gerber, présidente de la Société Française de Nutrition et expert à l’Afssa
Innocuité. L’absence de pesticides pour cultiver ces aliments est intéressante car il paraît de plus en plus probable que ces contaminants, notamment les organochlorés, entraînent certains risques pour la santé. Les études d’innocuité et la mesure des limites maximales autorisées pour ces produits sont effectuées au cas par cas, ce qui signifie que l’on ne possède pas tellement de données sur l’accumulation des pesticides et les synergies possibles. Cependant, les cultures bio sont soumises à la pollution atmosphérique ambiante (dioxines…) notamment à proximité d’usines ou d’incinérateurs mal réglés, comme les autres cultures.
Contaminations bactériennes. Les modes de production et d’élevage (fertilisants organiques, fumiers, compost, absence d’antibiotiques chez les animaux…) pourraient laisser penser qu’il y a des risques de contamination bactérienne mais les données actuelles ne montrent aucun sur-risque, notamment en terme de mycotoxines.
Apport nutritionnel. Nous observons quelques différences liées aux pratiques de culture et d’élevage extensif. La composition en acides gras des bêtes élevées au grand air est modifiée en faveur d’acides gras poly-insaturés, notamment oméga 3. En outre, les végétaux bio sont plus riches en composés phénoliques aux propriétés anti-oxydantes et de détoxication. Mais à ce jour, nous ne disposons d’aucune étude de biodisponibilité satisfaisante et encore moins d’étude de cohorte sur le long terme qui permette de statuer sur le bénéfice ou non de l’alimentation bio sur la santé.
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