Pr Marc Gentilini, président honoraire de l’Académie de Médecine, membre du Conseil Économique, Social et Environnemental

« Il ne faut pas que la santé et l’environnement soient victimes d’un terrorisme dogmatique »

Publié le 07/05/2009

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« Ce plan n’est qu’une étape, un troisième PNSE prendra le relais, puis un plan santé-environnement conforme aux définitions OMS c'est-à-dire global et non écartelé entre nos multiples plans nationaux. Le PNSE2 laisse donc à chacun de ces plans leur spécificité et exclut les risques relevant majoritairement d’un comportement individuel. Parce que ces quatre ans se réduiront à deux et demi, entre le rendu des arbitrages en juin 2009 et les élections présidentielles en 2012, je conseille aux décideurs de frapper fort et d’aller très vite et de faire des choix. La santé, secteur oublié ou méprisé, a resurgi brusquement pour tous les politiques du monde comme une priorité. Or l’excès peut rendre timoré. Le balancier va parfois trop loin, à l’exemple des OGM, des ondes de téléphonie mobile. Il ne faut pas que la santé et l’environnement soient victimes d’un terrorisme dogmatique, sectaire et refusant toute étude scientifique. L’esprit cartésien français est en perte de vitesse, au moindre doute on s’abrite derrière le principe de précaution avec des conséquences regrettables. Il faut se soucier de l’impact sur la santé de l’environnement, à la condition de ne pas aller au-delà de ce que nous apportent les données scientifiques, cruellement lacunaires. Nous n’avons pas un regard de synthèse sur la question sanitaire en particulier de la vie collective, ni aux différentes étapes de la vie. Le médecin généraliste est une sentinelle. Sans le dire explicitement, la biosurveillance pèse sur ses épaules, et nous souhaitons pour cela développer sa formation initiale et continue en santé-environnement-travail. »