Il faut s'intéresser aux cicatrices

Publié le 13/09/2001

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VOS MALADES ONT LU

PAR le Dr DOMINIQUE BRILLAUD

« Le Pèlerin magazine », 7 septembre
Avec l'âge, plus encore que les chances de « subir une opération chirurgicale », augmentent celles d'en sortir avec une vilaine cicatrice : d'une part, parce que les ouvertures concernent le plus souvent abdomen et thorax, zones soumises à forte tension, explique « le Pèlerin magazine », d'autre part, parce que les hormones sexuelles « jouent un rôle clef dans l'élasticité cutanée ».
Il n'y a pourtant pas de fatalité dans la formation d'une cicatrice hypertrophique, soulignent les spécialistes interrogés par le magazine. Toute cicatrice mérite qu'on s'y intéresse avant, pendant et après l'intervention : interrompre le THS, « soupçonné de favoriser le bourgeonnement », maigrir, arrêter de fumer sont des préalables souhaitables. Prendre soin de la couture finale n'est pas habituel pour tous les chirurgiens, déplore un plasticien spécialiste des brûlés. Enfin, trop peu de médecins recourent aux diverses techniques destinées à améliorer l'état d'une cicatrice qui prend mauvaise tournure. Et voilà pourquoi il y a tant de vilaines cicatrices.

L'uf tendance

« VSD », 6 septembre
Si voir Nicole Kidman dans le film « Moulin rouge » est la première condition d'une « rentrée in » selon « VSD », acheter l'uf anticholestérol est la seconde. Il est vrai qu'outre ses vertus antilipémiantes, il est censé faire « baisser la pression artérielle », assurer « la qualité du lait maternel » et réduire « les réactions allergiques ». A ces vertus, l'uf en ajoute une autre, non négligeable pour qui se veut « tendance »: il provient en effet de « poules élevées en plein air » et à l'alimentation « garantie 100 % végétale ». Les autres éléments santé de la « top list » pour une « rentrée in » : comportementalistes canins, siestes au bureau, essais de vaccins contre la maladie d'Alzheimer et même greffes de cellules pour curs infarcis pâlissent un peu face à tant d'avantages.

Nos gènes ne font pas la loi

« Marie-France », septembre
Que de préoccupations santé chez « Marie-France » en cette rentrée ! Arthrose sur Internet, miracles du laser ophtalmo, fonte de la distinction entre produits cosmétiques et médicaments, difficultés des communicants en santé publique ne sont qu'accessoires, malgré un nombre total de pages plus que respectable, à côté du dossier intitulé « nutrigénétique » dans le sommaire, et « Nutrition, nos gènes font-ils la loi? » dans les pages intérieures.
En fait, si la nutrigénétique, associée à la nutrigénomique, fait en effet l'objet d'un premier article, cette discipline dans le vent se noie un peu dans les deux articles suivants, respectivement consacrés à l'hypertension et aux médicaments qui ont la réputation, usurpée ou non, de faire grossir. Et c'est bien à la question posée en pages intérieures que répond l'ensemble du dossier. En effet, s'il est vrai que, selon nos gènes, l'alimentation ne nous expose pas tous aux mêmes maux, le rôle de l'environnement reste tout aussi essentiel dans la plupart des cas.

Une bataille caricaturale

« L'Express », 6 septembre
L'offensive de l'institut Curie contre Myriad Genetics, nouveau détenteur des droits européens sur le dépistage des gènes prédisposant au cancer du sein, a droit à trois grandes pages de « l'Express ». L'hebdomadaire relève d'abord que la démarche engagée par Curie est « rarissime » et qu'elle est en outre soutenue par les politiques. Puis, de ce « cas de figure emblématique et particulièrement délicat », il fait l'historique, depuis les travaux qui ont mené à l'identification des gènes BRCA1 et BRCA2 à la mise au point et à la pratique des tests de dépistage, jusqu'à la stratégie qui a mené Myriad à se revendiquer comme seul habilité au monde à pratiquer ces tests. « La situation créée par les brevets de Myriad », « une caricature » de ce qu'avait imaginé Jean-François Mattei, « met en pleine lumière le conflit latent entre les intérêts privés d'une société et le bien commun ». « L'Express » ne semble pas désespérer de la victoire du second : « Ce n'est pas demain que l'ADN des Françaises prendra l'avion pour Salt Lake City », conclut-il en effet.