Le Généraliste : Y-a-t’il aujourd’hui suffisamment de maîtres de stages ?
Dr Sébastien Leruste : Nous sommes aujourd’hui en adéquation par rapport au nombre d’internes actuel. Pour l’instant on n’en manque pas, sauf ponctuellement dans certaines facultés, sachant que la rentrée prochaine pourra s’avérer problématique en fonction du numerus clausus et du nombre d’internes qui choisiront la médecine générale.
Que donnent les projections ?
A court terme, la rentrée prochaine, il y a une petite augmentation du numerus clausus, mais qui demeure pondérée par le non-choix de la médecine générale aux ECN, puisque environ 600 postes restent vacants chaque année. Si on reste sur ces prévisions, nous devrions encore être dans les clous l’année prochaine. Mais à moyen terme, la mise en place du stage en deuxième cycle va nécessiter un recrutement important de maîtres de stages. Et si, de plus, le stage supplémentaire en ambulatoire, est bien mis en place, cela augmentera encore les besoins, tout en sachant que le numerus clausus aura aussi augmenté de son côté. A l’heure actuelle on gère environ 6 000 internes sur trois ans, soit 2000 par an. Si le Numerus Clausus augmente comme les prévisions l’indiquent, il faudra doubler le nombre de maîtres de stages.
Pensez-vous pouvoir y parvenir?
Je pense que l’objectif est facile à atteindre si l’on s’en donne les moyens. Ce qui veut dire qu’il faut poursuivre l’universitarisation de la médecine générale, qu’elle soit reconnue comme une discipline à part entière et que les enseignants de médecine générale aient un statut universitaire d’attaché d’enseignement pour qu’on soit véritablement considéré comme des enseignants. Et si l’on veut des candidats, il est aussi nécessaire de procéder à une revalorisation des honoraires pédagogiques, qui sont de l’ordre de 600 euros pour l’accueil d’un interne à plein temps. La dernière revalorisation date de 2008, en sachant qu’auparavant, cela n’avait pas bougé depuis dix ans. Nous sommes actuellement en négociation avec le ministère de la santé, car comme il s’agit d’honoraires, ils sont aussi soumis aux charges. Globalement, cela veut dire qu’en net, il n’en reste plus que la moitié. En termes de temps passé avec ces étudiants, en termes de perte au niveau de la patientèle, parce que tous les patients qui consultent sont d’accords pour que les jeunes médecins soient formés, mais pas forcément avec eux, cette déperdition, est aujourd’hui très peu compensée par les honoraires pédagogiques.
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