Décision Santé. Sous quelles formes se matérialise votre aide à la maîtrise d’ouvrage ?
Christian Anastasy. Essentiellement, l’Anap a défini un programme d’accompagnement et de conseil sous forme de formations, sur des thèmes différents. Nos équipes interviennent auprès des maîtrises d’ouvrage pour répondre à leurs besoins. Si généralement les grands établissements sont au fait de ces techniques, il en va parfois différemment pour d’autres, de taille moins importante, notamment. Ma mission est de veiller à hisser les uns et les autres au même niveau de compétences techniques, permettant à chacun de maîtriser au mieux son système d’information hospitalier.
D. S. Comment vous partagez-vous les rôles avec l’Asip ?
C. A. Les missions de ces deux organismes ont bien été définies à l’origine. Il me semble que sur le terrain, il persiste des zones d’ombres. À côté de notre mission d’accompagnement des établissements, l’Asip est chargée de bâtir un système de normes et un cadre d’interopérabilité que tous les acteurs du monde de la santé doivent intégrer et respecter. Nous avons des objectifs clairement différents mais complémentaires.
D. S. D’où peut-être la nécessité pour les deux organismes de mettre en place une convention de principe ?
C. A. C’est tout à fait vrai. Pour éviter à l’un d’empiéter dans le périmètre de l’autre, ou pire d’intervenir plus d’une fois sur le même projet, nous avons en commun décidé d’organiser des rencontres régulières au terme desquelles nous aurons défini qui fait quoi, qui est chef de projet. Un exemple concret, pour le décret de confidentialité, thème sur lequel travaillait le Gmsih depuis plusieurs années, qui en est désormais responsable ? Nos deux organismes ont décidé que ce serait à l’Asip de conduire ce projet. Cela dit, l’Anap se tient à la disposition de son alter ego en mettant à sa disposition ses moyens, si besoin est. Inversement, pour l’accompagnement des établissements, qui bénéficient des aides de l’État dans le cadre d’Hôpital 2012, c’est l’Anap qui est habilitée.
D. S. Quand prévoyez-vous de publier cette convention qui fera office de code de bonne conduite pour ses signataires, sachant que les deux organismes travaillent déjà sur le terrain dans le cadre de multiples projets ?
C. A. Nous avons bon espoir qu’elle sera établie et entrera en vigueur avant la fin du premier semestre 2010. Entre-temps, le partage des rôles est réalisé sur une base logique. Jusque-là, tout se passe dans des conditions satisfaisantes.
D. S. Vous interveniez sur le terrain pour accompagner les établissements dans la modernisation de leurs outils informatiques. Un poste privilégié pour analyser l’état de l’offre en la matière. Quel regard posez-vous sur la maturité des systèmes d’information de production de soins actuels, par exemple ?
C. A. Ma préoccupation première en tant que directeur de l’Anap est de promouvoir la mise en place d’une infrastructure technique mutualisée pour faciliter la prise en charge du patient, de bout en bout. En clair, il faut dépasser le cadre de l’hôpital, comme le préconise la loi HPST, qui se met en place très vite sur le terrain. Notre objectif est de contribuer à la mise en place d’un outil permettant d’assurer le chaînage de l’information issue des différents acteurs de la prise en charge du patient. Une problématique qui dépasse largement le cadre de la maturité d’un progiciel au sein d’un seul établissement.
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