UNE NEUROGENÈSE chez les adultes pourrait être conservée depuis les mammifères inférieurs jusqu’aux humains. Non seulement l’existence de cette néoformation de neurones serait conservée, mais aussi leur fonction.
Le système olfactif a évolué tout au long de la philogenèse en tant que système de survie, essentiel pour la détection des signes de danger.
Il permet, par exemple, de détecter la présence de fumée ou le fait que la nourriture a une odeur avariée et est impropre à la consommation.
Il existe des similitudes entre le système olfactif des rongeurs et celui des humains ; ce qui permet de penser que certaines observations faites chez les premiers sont applicables aux seconds.
Faculté d’adaptation aux changements de l’environnement.
Chez les rongeurs, il existe un renouvellement des neurones dans le bulbe olfactif. Ce turn-over se fait sous la pression de nouvelles expériences, il correspond à une faculté d’adaptation aux changements de l’environnement. Ce qui est corroboré par des observations qui montrent que les apports de nouvelles cellules permettent une modulation des circuits en réponse à des stimuli externes.
Des informations sur le rôle fonctionnel du bulbe olfactif sont données par des observations sur les états pathologiques : sur des modèles animaux de maladie de Parkinson et chez des humains ayant cette maladie.
La réduction de la neurogenèse au niveau du bulbe olfactif chez les rongeurs dans le cas des modèles de maladie de Parkinson se traduit par une altération de la perception des odeurs.
Or on sait que les troubles de discrimination olfactive sont fréquents dans la maladie de Parkinson chez les humains et qu’il font partie des signes précoces.
Sur les modèles animaux, on voit que la neurogenèse et la migration des neuroblastes sont réduites dans la voie principale par laquelle les cellules de la zone sous-ventriculaire atteignent le bulbe olfactif. Cette voie migratoire a pour nom RMS (Rostral Migratory Stream, ou courant migratoire rostral).
Pour des raisons de difficultés d’observation, on n’est pas sûr qu’il existe une structure équivalente au RMS murin au niveau du cerveau humain adulte.
Dans ce contexte, Maurice Curtis et coll. ont fait des progrès dans la description de ces structures olfactives et de leur plasticité.
«Notre groupe a eu accès à un grand nombre de cerveaux humains, normaux, bien préservés et bien perfusés, qui ont permis la caractérisation du système neurologique ventriculo- olfactif (VONS, Ventriculo-olfactory Neurogenic System) .»
Autour d’une extension ventriculaire latérale.
C’est ainsi que le groupe est parvenu à montrer «la présence d’un RMS humain qui, de manière inattendue, s’organise autour d’une extension ventriculaire latérale qui s’étend jusqu’au bulbe olfactif». Et que des neuroblastes semblent être présents à l’intérieur de cette voie.
«Le RMS qui enveloppe l’extension olfactive latérale au ventricule a été observé par IRM, après un marquage spécifique des cellules et par microscopie électronique.» Dans ce RMS, on détecte la présence de cellules ayant des caractéristiques migratoires et des cellules qui vont devenir des neurones adultes au niveau du bulbe olfactif.
L’addition de nouveaux neurones au niveau du bulbe olfactif humain à l’âge adulte, comme cela a été constaté chez les rongeurs, est de nature à contribuer à la plasticité du système olfactif, qui permet tout au long de la vie une adaptation de l’individu à son environnement.
« Sciencexpress », 15 février 2007.
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