Réalisation
André Huguet
Année de réalisation
1952
Durée
90 minutes
Scénario, adaptation et dialogues
André Haguet et Henri-Legrand, d’après la pièce de Gilbert Cesbron
Distribution
Pierre Fresnay (Albert Schweitzer)
Raymond Rouleau (Commandant Lieuvin)
Jean Debucourt (le Père Charles de Foucault)
André Valmy (l’administrateur Leblanc)
Jeanne Moreau (Marie Winter, l’infirmière)
Georges Chamarat (le professeur d’université)
Michel Marsay (l’ex-fiancé de Marie)
L’histoire
Pasteur et médecin d’origine alsacienne, le docteur Albert Schweitzer se rend au Gabon où une grande partie de la population souffre de malaria. Reconnu de tous, il se voit néanmoins contraint de quitter le pays en 1914 à cause de ses origines allemandes. À la fin de la guerre, il y retournera pour continuer son travail.
Notre avis
Autant on peut trouver quelques vertus à la pièce de Gilbert Cesbron, autant le film apparaît comme une pesante hagiographie du médecin alsacien, filmé avec la plus totale absence de génie par cet obscur tâcheron du cinéma français que fut André Haguet, auteur par ailleurs de peu résistibles films comme « La Vie de Sainte Thérèse de Lisieux » et « Les Cloches n’ont pas sonné ». Tout un programme. Bref, vous pouvez vous dispenser du dispensaire de Lambaréné. Pierre Fresnay, qui avait été un remarquable Saint Vincent de Paul dans le « Monsieur Vincent » de Maurice Cloche, est ici épouvante. Avec sa fausse moustache, il tient plus de Groucho Marx au Gabon que d’un futur prix Nobel... Sans parler de son accent alsacien qui n’a d’équivalent, dans le ridicule, que son «parler » marseillais dans la trilogie de Pagnol. Un film, par ailleurs, bourré de clichés et d’invraisemblances historiques. Ainsi, Albert Schweitzer n’a pas été arrêté au début de la Première Guerre mondiale mais en 1917 et le Père Charles de Foucault apparaît alors qu’il avait été depuis longtemps tué par les Touaregs. Seule éclaircie dans cet océan de mièvrerie et seule raison donc de jeter un œil distrait sur le film : c’est la première apparition à l’écran de Jeanne Moreau.
Pour résumer, on pourrait reprendre la formule de Boris Vian : « Qu’il soit midi, qu’il soit minuit, vous nous faites chier Docteur Schweitzer ».
Un film gabonais sur Schweitzer
Bassek Ba Kobbio a tourné en 1994 « Le Grand blanc de Lambarené ». Un regard africain sur Albert Schweitzer beaucoup plus critique. Certes, c’est un médecin humaniste et passionné mais c’est aussi un colonialiste patenté. En retracant les vingt dernières années de la vie du médecin, Kobbio s’attache aussi à montrer son pays, le Gabon, en quête de mutation et d’indépendance...
Une brève biographie d’Albert Schweitzer
Albert Schweitzer est né en 1875 à Kaysersberg, en Alsace, alors sous domination allemande. Après des études en philosophie et en théologie, il se décide à entreprendre des études de médecine alors qu’il est déjà âgé de 30 ans. Une vocation qui lui est née après avoir découvert la grande misère des missions protestantes au Gabon. Il obtient son doctorat en 1907 et part immédiatement en Afrique, où il s’installe en plein cœur de la forêt équatoriale gabonaise, la mission évangélique d’Andande ayant mis à sa disposition un vieux poulailler qu’il va transformer, avec l’aide de sa femme, en salle d’opération. Cependant, la guerre éclate et en 1917, il est arrêté et interné en France, étant Alsacien et donc Allemand. Il ne pourra retourner en Afrique qu’en 1928. Repartant de zéro, il va reconstruire son hôpital, puis, bientôt un second et un troisième... Jusqu’à sa mort,, le « grand docteur blanc » fera 14 séjours au Gabon. Entretemps, il parcourt le monde pou donner des récitals d’orgue pour financer sa fondation. Après avoir reçu le prix Nobel de la Paix en 1953, il retournera à Oslo en 1958 pour dénoncer le danger atomique. Il meurt en 1965, peu après que Time Life Magazine ait vu en lui « le plus grand homme du siècle ».
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