L'adoption d'une convention internationale interdisant le clonage humain à des fins reproductives prend du retard, alors que les partisans de cette mesure insistent sur son urgence face aux progrès de la biogénétique.
La commission des Nations unies, qui doit établir le document préparatoire à l'élaboration de cette convention, n'est toujours pas parvenue à un consensus sur un texte commun proposé par l'Allemagne et la France. Une trentaine de pays - de l'Australie au Japon en passant par la plupart des pays européens - ont adopté des législations interdisant l'application du clonage qui vise à la reproduction humaine. Mais, en raison de l'absence de convention internationale contraignante, ils redoutent de voir l'apparition de « paradis du clonage ». « Nous ne cherchons pas à répondre à un danger théorique, mais nous nous proposons d'intervenir avant qu'il ne soit trop tard, pour faire obstacle à une dérive actuellement en cours », a déclaré, au nom de la France et de l'Allemagne, le représentant français Jacques Villemain.
Le blocage, selon les spécialistes de ce dossier, découle de l'opposition entre les partisans d'une interdiction immédiate du clonage reproductif à ceux qui, comme les Etats-Unis ou le Vatican, veulent que soient interdites toutes les pratiques de clonage humain qu'elles soient à but reproductif ou thérapeutique. Certains pays qui ont déclaré le clonage reproductif illégal ont en effet laissé la porte ouverte au clonage à des fins thérapeutiques qui pourrait, éventuellement, permettre le traitement de nombreuses maladies telles que la maladie d'Alzheimer qui frappe notamment l'ancien président Ronald Reagan.
Nancy Reagan contre George Bush
On peut donc comprendre le différend qui oppose George W. Bush et l'ancienne première dame des Etats-Unis, Nancy Reagan, sur le financement fédéral de la recherche sur les cellules embryonnaires. A 81 ans, Nancy Reagan milite en faveur d'une aide fédérale pour ce type de recherche. « On perd beaucoup de temps », a-t-elle récemment confié à un ami invité à transmettre ses déclarations au « New York Times ». Le quotidien rapporte que Nancy Reagan a contacté personnellement 20 membres du Congrès, alerté des responsables et discuté avec des scientifiques de haut niveau.
Les foetus gagnent un droit aux soins
L'administration Bush a édicté une nouvelle réglementation autorisant désormais les Etats américains à utiliser des programmes fédéraux d'assurance médicale infantile pour couvrir des soins prénatals. Cette réglementation permettra aux autorités de considérer un ftus comme un enfant ayant droit aux soins, soins subventionnés par le gouvernement fédéral.
Grâce à une récente loi, les compagnies d'assurances peuvent déjà refuser la couverture de l'interruption de grossesse et les services de santé ont le pouvoir de s'abstenir de conseils en matière de planning familial. Les partisans de l'avortement soupçonnent l'administration Bush de vouloir revenir sur la décision de la Cour suprême, en 1973, de reconnaître le droit des femmes à l'interruption de grossesse.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature