A la lumière des résultats de l'étude LIFE présentés lors du 19e congrès de l'International Society of Hypertension, à Prague, le losartan (inhibiteur spécifique des récepteurs de l'angiotensine II) pourrait devenir un nouveau standard dans le traitement de l'HTA et la prévention cardio-vasculaire, estiment les spécialistes.
Cette étude de grande envergure a porté sur 9 193 patients hypertendus (160-200/95-115 mmHg) avec hypertrophie ventriculaire gauche confirmée à l'ECG. Ils étaient âgés de 55 à 80 ans. Ils ont été suivis pendant au moins quatre ans dans sept pays, avec comme objectif la comparaison des effets du losartan et de l'aténolol (bêtabloquant de référence) sur l'incidence de la morbidité et de la mortalité cardio-vasculaires. En cas de réduction insuffisante de la PA, l'hydrochlorothiazide a été ajouté dans les deux groupes. La PA cible (≤ 140/90 mmHg) était atteinte de façon équivalente (49 % des patients dans le groupe losartan et 46 % dans le groupe aténolol). En revanche, le losartan a permis une réduction supplémentaire, par rapport à l'aténolol, du risque de morbi-mortalité cardio-vasculaire (13 %) et du risque d'accident vasculaire cérébral fatal et non fatal (24,9 %).
Le fonctionnement des organes cibles
Il est acquis que le traitement de l'HTA améliore le fonctionnement des organes cibles (vaisseaux, reins, cœur), d'où un meilleur pronostic. On sait aussi que la prise en charge du malade hypertendu doit tenir compte de facteurs de risque comme l'hypertrophie ventriculaire gauche. Elle est la traduction d'un processus d'adaptation à un état pathologique et est considérée comme un facteur de risque indépendant des événements cardio-vasculaires. C'est dire que la prévention de l'insuffisance cardiaque repose sur le meilleur contrôle possible des chiffres tensionnels et la régression de l'HVG.
Selon les résultats rapportés par le Dr Richard Devereux (New York), le losartan est apparu plus efficace que l'aténolol pour réduire l'hypertrophie ventriculaire gauche (respectivement - 22,0 versus - 17,67 g/m2). La régression de la masse ventriculaire était associée à la diminution du risque combiné d'événements cardio-vasculaires. « Il est probable qu'une plus grande réduction de l'HVG par le losartan contribue à une diminution de la morbi-mortalité cardio-vasculaire observée dans l'étude LIFE », estime le Dr Devereux.
Mortalité cardio-vasculaire
Dans un sous-groupe de patients diabétiques, le losartan montre également sa supériorité sur l'aténolol, en réduisant le risque combiné morbidité et mortalité cardio-vasculaires de 24 % par rapport à l'aténolol, les réductions de la PA et de la pression pulsée étant similaires dans les deux bras. Dans un autre sous-groupe étudié, celui des patients présentant une hypertension artérielle systolique isolée (fréquente chez les sujets âgés et notamment chez les femmes), les premiers résultats démontrant l'effet favorable du losartan sur la morbi-mortalité de l'AVC apparaissent cohérents avec ceux observés dans la population des hypertendus de l'étude LIFE. Il est admis à l'heure actuelle que l'élévation du chiffre de la pression systolique est un facteur de risque plus important de survenue d'événements cardio-vasculaires que celle du chiffre de la pression diastolique.
Conférence de presse des Laboratoires MSD-Chibret dans le cadre du 19th Scientific Meeting of the International Society of Hypertension, Prague.
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