Hypertrophie bénigne de la prostate : l'information du patient est essentielle

Publié le 14/04/2002
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L'histoire naturelle de l'hypertrophie bénigne de la prostate conduit inévitablement vers l'aggravation des symptômes : augmentation de volume de la prostate et diminution du débit urinaire maximal. L'étude PLESS (Proscar Long Term Efficacy and Safety Study) multicentrique randomisée en double insu contre placebo a permis d'observer ce devenir naturel chez 1 500 patients sous placebo présentant des symptômes modérés à sévères d'HBP. Près de 10 % d'entre eux ont développé un événement urologique majeur directement lié à leur HBP.

Cependant, le Dr M. Péneau (urologue, Orléans) affirme «  qu'une large proportion de patients ne consultent pas pour leurs symptômes, considérant que leur incidence sur le mode de vie est un aspect naturel du vieillissement dont il faut s'accommoder ». En effet, les symptômes obstructifs semblent peu interférer sur la qualité de vie, contrairement aux signes irritatifs (impériosités, pollakiurie nocturne, incontinence) qui sont souvent un motif de consultation.

Evaluation du score symptomatique

L'information de ces patients est essentielle. D'abord sur le mécanisme des troubles, car la plupart des patients ignorent tout de l'anatomie de la région et la physiologie de la prostate. « Il est facile, à partir de là, d'expliciter les conséquences d'une hypertrophie bénigne, le retentissement sur la vessie et le haut appareil urinaire et le pourquoi des symptômes que ressent le patient », précise le Dr Jean-Pierre Mignard. Mais il faut aussi savoir deviner les non-dits du patient, qui en général s'inquiète des troubles de la sexualité et d'un cancer éventuel de la prostate.
Ensuite sont envisagés les traitements possibles, leurs mécanismes d'action et les effets indésirables.
Le premier bilan comporte un toucher rectal, une évaluation du score symptomatique (IPSS) et un dosage du PSA, si l'espérance de vie du patient est supérieure à dix ans. La créatininémie (11 % des HBP s'accompagnent d'une insuffisance rénale) peut être aussi utile, de même que la débitmétrie et la mesure du volume résiduel postmictionnel. L'objectif du traitement est donc d'améliorer la qualité de vie et d'éviter les complications. Selon la gravité des symptômes pourront être proposés un simple suivi, un traitement médical (inhibiteurs de la 5 alpha-réductase, alphabloquants) ou la chirurgie envisagée en cas de retentissement sur l'appareil urinaire ou de signes gênants non améliorés par le traitement médical. Les traitements instrumentaux non chirurgicaux peuvent être des alternatives à la chirurgie (laser, thermothérapie, radiofréquence, ultrasons).

Conférence de presse MSD-Chibret, MEDEC 2002.

Le finastéride réduit de 25 % le volume de la prostate

Les inhibiteurs de la 5 alpha-réductase freinent l'activité de l'enzyme intracellulaire qui métabolise la testostérone en dihydrostestostérone (DHT). Ils sont les seuls traitements médicaux à agir sur le volume prostatique, en cas d'hypertrophie bénigne, car la DHT augmente avec le développement prostatique.
Le finastéride, Chibro-Proscar des Laboratoires MSD-Chibret, inhibiteur de la 5 alpha-réductase, permet une réduction de 25 % du volume de la prostate hypertrophiée et une réduction de 57 % du risque de rétention urinaire.
D'après une enquête menée en France auprès de 110 patients sous finastéride, l'amélioration symptomatique survient en moins d'un mois (59 %) et 74 % des patients se déclarent peu ou pas gênés dans leur qualité de vie. Leur exigence première est de repousser le recours à la chirurgie : diminuer le risque (93 %) ou retarder le recours à l'intervention (92 %).

Dr Lydia ARCHIMÈDE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7107