Un des objectifs de la prévention de la maladie coronarienne est la normalisation du taux de LDL cholestérol (le seuil à atteindre dépendant du niveau de risque). Associée ou non dans un second temps à un traitement médicamenteux, l'intervention diététique est toujours nécessaire. Son efficacité dépasserait même la stricte baisse du cholestérol qu'elle occasionne.
Comme l'a rappelé le Dr Philippe Giral (unités métaboliques de prévention cardio-vasculaire Pitié Salpêtrière), l'étude Framingham débutée en 1949 a permis l'émergence du concept de facteur de risque cardio-vasculaire. Elle a montré, comme d'autres à sa suite (seven countries study, Honolulu study, MRFIT), d'objectiver un lien entre taux de cholestérol et cardiopathies ischémiques.
Le rôle déterminant de l'alimentation
Parfaitement établi, ce lien varie cependant avec l'âge, le sexe, les populations et un gradient Nord/Sud. « Il est hautement probable que l'alimentation et le mode de vie jouent un rôle déterminant en dehors du niveau de cholestérol (seven country study) », a estimé le Dr Giral.
Par ailleurs, en prévention primaire, différentes études américaines et européennes ont montré que le régime était capable d'induire une baisse modérée du taux de cholestérol (environ 10 %), associée à une réduction significative de la morbi-mortalité cardio-vasculaire, sous réserve que la durée d'observation soit suffisante (plus de cinq ans). La L.A. Veterans (régime seul) a montré une réduction des événements coronariens de 24 % et une baisse du cholestérol de 13 % ; l'Oslo Study (régime plus médicament) une réduction de 47 % et une réduction du cholestérol de 13 %.
En prévention secondaire, une des études diététiques les plus démonstratives est la Lyon Heart Study, qui associait une alimentation type méditerranéen (avec beaucoup de fruits et de légumes) et un apport conséquent en acide gras oméga 3 (présents dans l'huile de colza, de soja, les poissons gras). D'une durée de cinq ans, ce travail a montré une réduction de 76 % des événements coronariens dans le groupe soumis à un tel régime.
Les phytostérols font partie de la diététique
L'intervention de la diététique ayant apporté la preuve de son efficacité (à des niveaux souvent équivalents au traitement pharmacologique), il s'agira donc de donner des conseils simples et réalistes aux patients. La réduction des graisses saturées est indispensable ; la consommation de légumes et de fruits et celle de poisson doivent être encouragées ; tout comme celle d'acides gras polyinsaturés et spécialement les oméga 3. Enfin, la consommation régulière de 20 g par jour d'une margarine enrichie à 8 % de phytostérols (ProActiv) permet une baisse additionnelle de 10 % du LDL cholestérol. Elle entre dans le cadre d'une prescription diététique, associée ou non à un traitement pharmacologique.
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