« Madame fait ce qu'elle dit », de Roland Dubillard

Humeurs joueuses

Publié le 23/03/2004

Article réservé aux abonnés

Théâtre

L'AUTEUR DES « DIABLOGUES » est à l'honneur au Rond-Point. Le cinéaste allemand Werner Schroeter a accepté de mettre en scène sa dernière pièce, dédiée à Maria Machado. Une curiosité amusante et mélancolique.
Un vaste tapis vert vif, genre gazon anglais. Quelques accessoires. Dont une échelle métallique qui servira à point nommé. Ce peut être un arbre. Et des personnages comme d'insolites apparitions. Tout commence avec la diffusion de « l a Paloma », version envoûtante de Cætano Veloso telle qu'on peut l'entendre dans « Parle avec elle », le film de Pedro Almodovar. Madame s'occupe avec une pelote de laine rouge. Fil rouge qui surgira à nouveau un peu plus tard.
Que comprendre ? Difficile à dire car Roland Dubillard pratique ici l'ellipse et Werner Schroeter qui signe la mise en scène, ne tient pas à rationnaliser ce qui ne l'est pas et doit rester du côté d'un nonsense à l'anglaise. D'ailleurs Madame n'est-elle pas une Alice qui aurait pris de l'âge ? Il y a toujours eu quelque chose de Lewis Carroll en Roland Dubillard et avec le temps, c'est peut-être cette enfance là qu'il tente de rejoindre. C'est bref, très incarné par des interprètes de haute personnalité : Maria Machado, Madame, pour qui ce texte a été écrit ; Charles Reale avec ses faux airs à la Dubillard ; Maya Mercer, belle silhouette et distance ; Robinson Stevenin et sa gravité, sa beauté et quelque chose d'innocent, de frais ; Conrad Cecil, explorateur d'un monde dans lequel les vivants et les morts se fréquentent naturellement.

Théâtre du Rond-Point, à 19 h du mardi au samedi, en matinée à 15 h le dimanche. Durée : 1 h 15. Jusqu'au 27 mars.

> A. H.