LES AMBULANCIERS parisiens sont en colère et le font savoir. Depuis que plusieurs caméras automatiques ont été installées en plein coeur de la capitale pour filmer les couloirs d’autobus, ils se font régulièrement verbaliser lorsqu’ils empruntent ces mêmes couloirs. Et selon l’Union syndicale des ambulanciers de Paris (Usap), les compagnies d’ambulances parisiennes ont reçu pour environ 1 million d’euros de contraventions en huit mois.
Certes, la loi prévoit que seulement les bus, les taxis, les vélos, les transporteurs de fonds, le Samu, les pompiers et la police sont autorisés à emprunter ces couloirs. Mais l’Usap fait valoir, à juste titre, que les ambulanciers privés transportent souvent des malades, parfois en situation d’urgence. Dès lors, pourquoi autoriser l’accès de ces couloirs aux taxis, et le refuser aux ambulances ? Le 17 janvier dernier, les ambulanciers avaient déjà manifesté place de la Nation. Devant l’absence de réaction des pouvoirs publics, ils viennent de rééditer leur opération, en mobilisant près de 400 ambulances sur le trajet République-Bastille pour présenter leurs revendications. L’Usap va en effet envoyer prochainement une lettre au président de la République pour l’informer de la situation et lui demander la grâce présidentielle pour les procès-verbaux déjà dressés. L’organisation a également envoyé des lettres au Premier ministre, aux ministres de tutelle ainsi qu’au maire de Paris et au préfet pour leur demander de favoriser l’adoption d’une loi leur conférant le droit à circuler librement dans les couloirs d’autobus.
Car, si, à la mairie de Paris, Bertrand Delanoë a fait savoir à plusieurs reprises qu’il était favorable à l’idée d’autoriser les ambulances à circuler dans les couloirs de bus, les ambulanciers se heurtent à un refus du côté de la préfecture de police, où l’on ne veut pas aller plus loin que la simple tolérance qui leur était jusque-là accordée. Une tolérance qui fonctionnait à peu près tant que les policiers présents sur la chaussée pouvaient s’assurer de visu que l’ambulance transportait bien un patient. Mais, avec l’installation des caméras, le dispositif devient paradoxalement aveugle, et la verbalisation quasi automatique. Si bien que l’Usap envisage très sérieusement d’organiser d’ici à deux mois une journée de débrayage afin de sensibiliser les pouvoirs publics et la population à ces problèmes.
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