« Nous devons être attentifs à tous les signaux, même faibles, qui peuvent nous mettre en alerte », a souligné Xavier Bertrand, à l’issue de la réunionu GHSI, jeudi et vendredi. Face aux menaces, « nous devons être en vigilance permanente », a-t-il indiqué. Le ministre de la Santé accueillait à Paris sept de ses homologues afin de réaffirmer l’engagement des pays membres en faveur du GHSI et « leur vision commune d’une sécurité sanitaire renforcée ».
Le GHSI a été créé en 2001 après les attentats du 11 septembre et l’envoi postal d’enveloppes contaminées par des bacilles du charbon, à peine une semaine plus tard que les ministres chargés de la Santé des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, d’Italie, d’Allemagne, du Japon et de France (G7). En 2006, le Mexique rejoignait le groupe, dont le champ d’action avait été élargi à la préparation à une pandémie grippale.
Fukushima et E. Coli.
À Paris, en 2011, il beaucoup été question des deux grands événements de l’année, Fukushima et l’épidémie d’Escherichia coli. Le ministre de la Santé du Japon, Yoko Komiyama, a souligné combien le tremblement de terre suivi d’une menace de catastrophe nucléaire et d’une crise sanitaire avait constitué pour le pays « un désastre sans précédent ».
Daniel Bahr, ministre de la Santé allemand, a, lui, évoqué l’épidémie à E. coli. À cette occasion, l’Allemagne a pu mettre le doigt sur la nécessité de mieux assurer la communication vers le grand public, un des thèmes mis à l’ordre du jour de la réunion de cette année. « Les maladies et les pathogènes ne sont pas les seules choses qui se propagent dans le monde. Il y a aussi la rumeur », a déclaré Daniel Bahr. Le GHSI a ainsi examiné l’influence grandissante des réseaux sociaux – Twitter, Facebook – sur la gestion des crises sanitaires. Ces réseaux peuvent aussi permettre « de toucher ceux qui n’ont pas accès à l’information classique » et « de lutter contre les rumeurs et la désinformation », a reconnu le ministre allemand.
Dans la lutte contre les menaces sanitaires, « nous n’avons le droit d’oublier aucune source et aucun canal d’information », a renchéri Xavier Bertrand. Les ministres ont reconnu le besoin de poursuivre les efforts pour mieux comprendre le rôle de ces nouvelles sources d’information et mieux y participer.
De communication grand public, il a aussi été question à travers « Contagion », le film de Steven Soderbergh, réalisé avec les conseils de l’OMS. « Je l’ai mis au menu du dîner d’hier soir », a reconnu Xavier Bertrand. En quelque sorte un debreifing en forme d’exercice où chacun a pu se demander : « Comment aurions-nous réagi ? »
Dans les titres de l’actualité, cette fois, c’est la mise au point du virus artificiel par Ron Fournier et son équipe du Centre Erasmus (Pays-Bas) qui a retenu l’attention du groupe des 8. « La recherche qui porte sur les mutations de virus que l’on connaît déjà fait partie de notre préparation. Il faut faire ces recherches mais elles sont sources de danger et doivent être réalisées dans un cadre strict et contrôlé », a assuré John Daly. Dans le cas hollandais, les règles ont été respectées. La réflexion se poursuit au sein du GHSI, notamment sur la diffusion des résultats de ces recherches.
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