L'étude ALLHAT (the Antihypertensive and Lipid Lowering Treatment to Prevent Heart Attack Trial) est le plus grand essai de morbi-mortalité qui ait été conduit à ce jour dans l'hypertension artérielle, ayant porté sur plus de 42 000 patients. Il s'agissait de comparer les effets d'un diurétique thiazide-like, la chlortalidone, à trois produits : un alphabloquant (la doxasozine), un inhibiteur de l'enzyme de conversion (le lisinopril) et un antagoniste calcique (l'amlodipine). Le critère principal était coronarien (mortalité coronaire et infarctus) assorti de nombreux critères secondaires (accidents vasculaires cérébraux [AVC], insuffisance rénale terminale, artériopathie périphérique, insuffisance cardiaque, etc.). De plus, cette étude se caractérisait par différents sous-groupes de taille conséquente (36 % de diabétiques, 35 % d'Afro-Américains, etc.). Après l'arrêt prématuré du bras doxazosine, un total de 33 357 hypertendus a été évalué, avec un suivi moyen de 4,9 ans. Il a ainsi pu être montré que l'amlodipine avait un effet équivalent à celui du diurétique sur la prévention des événements coronariens fatals et des infarctus non fatals avec un contrôle de la pression artérielle comparable. De même, concernant l'ensemble des critères secondaires, l'amlodipine est apparue équivalente au diurétique (prévention des AVC, de la maladie artérielle périphérique, de l'insuffisance terminale), hormis le taux d'insuffisance cardiaque qui a été significativement moins réduit sous amlodipine que sous diurétique, mais sans augmentation de la mortalité. Il existait une tendance en faveur de l'amlodipine mais cependant non significative concernant les AVC. Par ailleurs, il y a eu significativement moins de sujets ayant nécessité un supplément potassique dans le bras amlodipine (4 %) que dans le bras diurétique (8 %) et l'antagoniste calcique a été significativement plus efficace sur la filtration glomérulaire avec une diminution comparable à la perte naturelle, suggérant un déclin de la fonction rénale moins rapide. Dans la sous-population de diabétiques (15 297sujets), il n'y a pas eu non plus d'effet délétère de l'amlodipine.
Cette étude conduite par le National Heart, Lung and Blood Institute, en collaboration avec le ministère des Anciens combattants américains a donc offert un éclairage nouveau sur la prise en charge de l'hypertension artérielle et a permis d'apprécier d'une façon très sûre, au regard de la puissance de l'étude, le rapport bénéfice-risque de l'amlodipine.
Amphi et atelier parrainés par les Laboratoires Pfizer avec la participation des responsables de l'UNAFORMEC.
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