HTA et stress : informer pour mieux traiter

Publié le 09/12/2001
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Les Français, dans leur grande majorité, pensent que le mode de vie joue un rôle dans l'apparition de l'hypertension (93 % selon une enquête SOFRES auprès de 2 000 personnes âgées de plus de 35 ans et représentatives de la population générale). Ils pensent aussi que le stress de la vie quotidienne influence les chiffres de pression artérielle (92 %) et que la part du stress dans les problèmes d'hypertension est importante (84 %). Ils ont donc toutes les raisons d'être inquiets pour leur santé, puisque 61 % déclarent avoir un mode de vie stressant, à cause de leur activité professionnelle ou de leur style de vie surtout.

Eh bien, ils ont tout faux, les Français, et le Comité français de lutte contre l'hypertension artérielle (CFLHTA), à l'origine de cette enquête (« le Quotidien » du 14 novembre), entend bien le leur faire savoir à l'occasion de la 3e Journée nationale organisée le 11 décembre, qui a pour thème : « Hypertension et Stress ». Par le moyen d'un livret, tiré à 450 000 exemplaires, disponible chez les généralistes et les pharmaciens, sur le site Internet du CFLHTA ou par courrier*.

Ne pas confondre tension et hypertension

Il est ainsi souligné que si le stress provoque des élévations tensionnelles, elles sont transitoires. Le stress, qu'il soit professionnel ou non, n'est pas à l'origine de l'HTA, et apprendre à gérer son stress peut certes être utile chez un hypertendu, mais cela ne dispense en aucun cas de traiter l'hypertension. Ni la relaxation ou le yoga ni les vacances ne justifient d'arrêter de prendre ses médicaments. Et aux 29 % des Français qui confondent hypertension et tension nerveuse, il est rappelé que l'HTA est due à une anomalie de fonctionnement des artères, et qu'un tempérament parfaitement calme et serein peut cacher un hypertendu.
Maladie chronique silencieuse, l'HTA peut se révéler chez tout un chacun : elle toucherait quelque 10 millions de Français. Le dépistage systématique est indispensable et la prise de tension seule lors d'une consultation ne suffit pas, rappelle également le livret ; un enregistrement à domicile peut être utile pour éliminer « l'effet blouse blanche » et avoir une vision exacte des fluctuations de la tension.

* Comité française de lutte contre l'hypertension artérielle, Fédération française de cardiologie, 50, rue du Rocher, 75008 Paris ; www.comitehta.org.

Une prise en charge insuffisante

L'hypertension artérielle est, avec le diabète, une des grandes priorités de l'assurance-maladie, avec un programme national lancé en 1999. Une enquête menée cette année-là montrait en effet que seulement la moitié des patients hypertendus traités avait une pression artérielle normalisée, et à peine 15 % des diabétiques (« le Quotidien » du 18 mai 2000). Selon la CNAM, l'HTA touche 7 millions de Français et entraîne des prescriptions de médicaments de l'ordre de 9 milliards de francs par an. Des actions d'information ciblées ont été menées en direction du public et des professionnels de santé pour améliorer la prise en charge. Une évaluation devrait être faite au début de l'année prochaine.

R. C.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7027