HTA en France : des progrès restent à accomplir dans la prise en charge

Publié le 09/01/2002
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Une étude épidémiologique, multicentrique et transversale, « France HTA 2000 », auprès de 2 010 médecins généralistes, a enrôlé 9 425 patients du 2 au 22 octobre 2000, c'est-à-dire tous les patients ayant une HTA traitée et vus en consultation le jour de l'enquête. L'âge moyen est de 66,1 ans, avec 52 % de femmes et 48 % d'hommes.

En moyenne, les chiffres tensionnels sont comparables dans les deux sexes et modérément élevés : 142,12/80,96 mmHg, la pression artérielle pulsée (PP) est de 61,16 mmHg. Plus d'une fois sur deux (56 %), le patient est traité par monothérapie (bithérapie 31 % et trithérapie 11 %), le nombre de classes utilisées augmentant avec l'âge. Les diurétiques arrivent en tête (41,96 %) suivis des IEC (31,98 %) et des bêtabloquants (31,14 %). Les femmes recevant plutôt des diurétiques et les hommes des IEC et des inhibiteurs calciques.
En ce qui concerne les pathologies associées, les patients inclus souffrent de diabète (17,61 %), de coronaropathie (16,4 %), d'insuffisance cardiaque (10,76 %) ou d'insuffisance rénale (2 %). Chez les diabétiques, les prescriptions d'IEC et d'inhibiteurs calciques sont plus importantes que celles de bêtabloquants, lesquels sont davantage prescrits en cas de coronaropathie. En cas d'insuffisance cardiaque, les bêtabloquants ne sont pas encore entrés dans la pratique courante.
Comme le montre l'étude, 84 % des médecins généralistes estiment leur patient contrôlé. Pourtant, selon les normes de l'OMS en 1999 (PAS/PAD < 140/90 mmHg), l'HTA n'est contrôlée que chez un tiers des patients. En fait, les patients non contrôlés dans cette enquête ont une pression artérielle de 148,54/83,41 mmHg, donc des chiffres proches des normes à atteindre selon l'OMS. Néanmoins, il ne faut pas négliger que leur pression pulsée est de 65,14 mmHg, facteur prédictif d'une augmentation du risque d'AVC et de mortalité coronaire.

30 % des coronariens sont contrôlés

Lorsqu'on applique des normes spécifiques dans chaque population, telles que recommandées par l'ANAES en 2000, on constate que 30 % des porteurs d'une coronaropathie sont contrôlés contre seulement 14 % des diabétiques (PAS/PAD < 140/80 mmHg), et 7 % des insuffisants rénaux (PAS/PAD < 130/85 mmHg). C'est dire que ces normes récentes ne sont pas encore entièrement transposées dans les faits. Quant au contrôle de l'HTA en fonction de l'âge, la bonne surprise est le chiffre chez les plus de 65 ans sans maladie cardio-vasculaire : 70 % sont contrôlés (PAS < 150 mmHg). Alors que les patients plus jeunes restent insuffisamment contrôlés (35 %).
Selon le contrôle calculé de l'HTA spécifique d'après les bornes redéfinies en fonction de l'âge et des pathologies associées, le pourcentage de contrôle apparaît globalement encourageant (43 %). Des progrès restent à faire dans certaines populations spécifiques.

Conférence de presse organisée par les Laboratoires Lipha Santé.

Ludmila COUTURIER

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7041