Décrit par ses pairs comme un spécialiste du management stratégique hospitalier, le patron du CHU lyonnais, qui se sera fait le chantre d'une gestion saine durant tout son mandat, quitte aujourd'hui l'institution lyonnaise « pour raison personnelle ».
Formé à l'Ecole nationale de santé publique de Rennes, François Grateau, ce proche de Martine Aubry, avait déjà à son actif les directions du CHU de Lille et de l'agence régionale de l'hospitalisation (ARH) de Languedoc-Roussillon, lorsqu'il est arrivé à la tête des HCL en avril 1999. Il retourne aujourd'hui dans le chef-lieu du Nord pour prendre la direction du groupe hospitalier de l'Institut catholique.
A quelques mois près, la nomination et le départ de François Grateau ont coïncidé avec ceux du nouveau directeur de l'ARH de Rhône-Alpes, Philippe Ritter (nommé depuis à l'agence d'Ile-de-France), et qui a été remplacé par le directeur de l'ARH de Poitou-Charentes, Jacques Metais.
La confrontation entre le manager et l'énarque avait, dès le départ, été marquée par un différend portant sur l'un des plus gros dossiers : la restructuration des HCL. Le projet d'établissement pour la période 1999-2003 a été finalement adopté en juillet 2000, l'ARH approuvant le schéma tripolaire, une réorganisation stratégique de l'activité des HCL autour des pôles Sud, Nord et Est de l'agglomération lyonnaise. François Grateau et Philippe Ritter se seront livrés à beaucoup d'autres joutes administratives, notamment dans la phase qui a précédé la signature du contrat d'objectif et de moyens entre les HCL et l'agence. Un contrat adopté en juillet 2002 et qui donnera « un appel d'air financier aux HCL », comme l'avait alors souligné l'adjointe PS au maire de Lyon, Sylvie Guillaume.
Dossiers sensibles
C'est sous la houlette de François Grateau que certains dossiers sensibles, comme celui des urgences, ont évolué plus favorablement que prévu, et en dépit d'une hausse des demandes de soins : « Des progrès notables sont observés au pavillon N de l'hôpital Edouard-Herriot », déclare aujourd'hui le directeur sortant, en soulignant sa satisfaction à propos de l'amélioration sensible de la prise en charge des urgences pédiatriques dans le même établissement. Comme le prévoit le contrat d'objectif signé avec l'ARH, les HCL se sont aussi engagés dans l'amélioration de l'accueil des personnes âgées par la création d'une unité de 25 lits de court séjour à Edouard-Herriot et la prochaine mise en place d'un pavillon de court et moyen séjours, grâce à une opération de transfert de lits de la fondation Mangini-Gensoul vers l'hôpital gériatrique Pierre-Garraud.
Du côté des travaux engagés dans le cadre du schéma tripolaire, dont le montant global des investissements s'élève à plus de 45 millions d'euros, les chantiers avancent.
Tri- ou bipolaire ?
Ainsi, le bâtiment destiné à accueillir la biologie du futur Hôpital pédiatrique gynéco-obstétrique (HPGO) à Bron est sorti de terre, et l'aile ouest de cet hôpital devrait être achevée d'ici à la fin de 2003. Au pôle nord, la maternité de niveau 3 sera elle aussi terminée dans l'année, et le service de néonatologie de l'hôpital Debrousse devrait y être transféré. Enfin, les travaux engagés sur le pôle sud suivent leur cours, notamment en vue d'accueillir certaines unités de l'hôpital de l'Antiquaille qui devrait définitivement fermer ses portes en juillet prochain. Seule la réunification des deux services de pneumologie du centre hospitalier Lyon-Sud, dont il est question depuis la fin des années 1990, se fait attendre. Quant à la récente rumeur qui courait sur une éventuelle refonte du schéma en deux pôles plutôt que trois, et au détriment de l'hôpital de la Croix-Rousse, elle semblerait infondée, selon François Grateau, qui la met sur le compte d'une « mauvaise interprétation » des discussions lors d'un séminaire sur le projet d'établissement au début de l'année.
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