Des spécialistes français et étrangers viennent de présenter à un parterre de décideurs du monde de l'hospitalisation publique et privée leurs expériences des nouvelles technologies dans la gestion de leurs établissements à l'occasion des 1res Rencontres de l'hospitalisation. C'était le thème de la première manifestation du cycle organisé par OVP - les Editions du Vidal et le Groupe Quotidien Santé, en partenariat avec de nombreux sponsors et avec l'appui de Dominique Coudreau, directeur de l'agence régionale de l'hospitalisation d'Ile-de-France, et de Dominique Deroubaix, secrétaire général de l'AP-HP.
Allant des simples technologies réseaux aux applications de la télémédecine, de la téléchirurgie, de la téléexpertise au dossier patient on line accessible aux médecins de ville, ces outils suscitent espoirs et inquiétudes chez tous, patients compris.
Malheureusement, comme le constate le Pr Beuscart, du CHU de Lille, « moins d'un établissement sur cinq dispose d'un vrai système informatique hospitalier (SIH) ». Et, ajoute-t-il, la part budgétaire allouée à ce SIH est faible, la plupart des professionnels ne sont pas formés, l'offre logiciel n'est pas à la hauteur des attentes des utilisateurs et les résistances aux changements sont grandes.
Un atout pour la santé publique
Pourtant, l'intérêt des SIH est considérable : tel fut du moins l'avis de tous les orateurs. Cet intérêt est à la fois directe et mesurable (réduction des coûts, gain de temps, amélioration de la qualité et de la continuité des soins), et indirecte, car le déploiement d'un SIH implique obligatoirement une complète remise à plat des pratiques.
Citons quelques exemples. Les alarmes automatiques des modules d'aide à la prescription en ligne, comme le Vidal électronique, font chuter de moitié les accidents iatrogènes médicamenteux. C'est ce qu'a expliqué le Dr Slack, professeur à la Harvard Medical School. Les décès par accidents iatrogènes se comptant par milliers, l'intérêt de ces systèmes devient capitale pour la santé publique.
L'automatisation du circuit du médicament, rationalisant la gestion des stocks, diminue considérablement les masses financières immobilisées par les pharmacies hospitalières. Quant au système de délivrance journalière individualisée nominative (DJIN), effective notamment à l'hôpital Robert-Debré à Paris, elle permet de respecter la réglementation, d'avoir une réelle traçabilité et sécurité, et d'assurer la formation continue des internes.
Défis
Les exemples sont légion, mais, en pratique, comment mettre en uvre un SIH performant et sécurisé (thème lancinant dans le corps médical) à partir de systèmes informatiques existants obsolètes dans un contexte de pression financière récurrente ?
Résoudre cette difficile équation suppose quelques préalables : l'engagement de la direction des établissements hospitaliers, l'implication des présidents de commissions médicales d'établissement, des chefs de service et de tous les médecins. Cela exige aussi un plan directeur informatique, une bureautique de bon niveau, un réseau Intranet fonctionnel et rapide, des bases de données relationnelles alimentées, des interfaces hommes-machines mobiles et une bonne formation des personnels.
En 2001, ce ne sont plus les obstacles techniques qui bloquent le déploiement de ces formidables outils, mais les aptitudes humaines à les mettre en uvre. L'évolution des mentalités est probablement le plus grand défi à relever dans ce domaine restera toujours au premier plan.
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