Hôpitaux de Marseille, une situation financière très dégradée

Un rapport de l’Igas qui vient d’être remis à Marisol Touraine tire la sonnette d’alarme. Depuis 2012, la situation financière de l’Assistance publique des Hôpitaux de Marseille a continué de se dégrader. Quelles en sont les raisons ? Trois motifs sont évoqués par les rapporteurs Hubert Garrigue-Guyonnaud, Jean-Yves Laffont et Vincent Ruol (Igas).

D’abord, la poursuite des travaux concernant la plateforme logistique (PFL) et le bâtiment médico-technique a entraîné des coûts supplémentaires (loyer de la PFL établi par le partenariat public-privé…). Le projet de travaux devait être réalisé en corrélation avec la suppression de plusieurs postes. Au contraire, il y a eu des créations d’emplois dans les services de soins.

Deuxième reproche du rapport, l’augmentation des effectifs rémunérés. La réorganisation des ressources humaines suite à la constitution de pools de remplacement n’a pas eu lieu. Les créations de postes qui ont été opérées depuis 2012 devaient entraîner une diminution des heures supplémentaires et d’interim, ce qui ne s’est pas produit. Autre exemple significatif, l’absentéisme de l’AP-HM reste supérieur à celui observé dans les autres Chu.

Enfin, les rapports mentionnent le manque de rentabilité (+ 2,6 % en valeur entre 2013 et 2014) de l’établissement par rapport aux autres Chu.

Résultats en 2014, la mission relève un résultat comptable déficitaire de 42 millions d’euros et un déficit structurel de 57 millions d’euros. Pour redresser les comptes de l’établissement, une réflexion institutionnelle sur l’organisation de l’offre de soins sera nécessaire au préalable. Mais pour établir un projet médical et un projet d’établissement, il faudra recueillir une « appropriation majoritaire » au sein du personnel.