Les socialistes soignent leur retour sur le front de la santé et de la protection sociale.
Après le réquisitoire de Martine Aubry, qui a accusé la droite de vouloir « démanteler la Sécurité sociale » (« le Quotidien » du 6 novembre), c'est au tour de François Hollande, premier secrétaire du PS, d'attaquer le gouvernement sur les dossiers médico-sociaux.
Après avoir visité le service des urgences de l'hôpital Saint-Antoine à Paris, guidé par le Dr Patrick Pelloux, président de l'AMUHF (Association des médecins urgentistes hospitaliers de France), le patron du PS a dénoncé les « contradictions » d'un gouvernement qui, d'un côté, « annonce des crédits pour les urgences » et de l'autre « exige des économies des autres services hospitaliers », notamment dans les établissements de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) . Au final, met en garde François Hollande, « le problème essentiel de l'accueil à l'hôpital ne sera pas réglé » car, ajoute-t-il, « ce qui compte, ce sont aussi les lits d'aval ». Quant aux personnels hospitaliers, il affirme comprendre d'autant mieux leur « exaspération » qu'ils n'ont eu « aucune compensation, ni prime ni jours supplémentaires » après leur « extrême implication » dans la crise sanitaire provoquée par la canicule. Au passage, il juge à la fois « insuffisant, injuste » et « choquant » quant au financement le plan pour les personnes âgées et handicapées dépendantes annoncé par Jean-Pierre Raffarin. « Si la seule ressource que le gouvernement trouve pour financer la dépendance, c'est la suppression de jours fériés, il n'en restera bientôt plus beaucoup... », a ironisé le dirigeant socialiste, qui propose plutôt de faire appel à « une fraction de CSG de 0,1% » (voir page 8) .
La prévention, une priorité
François Hollande a rappelé par ailleurs quelques priorités arrêtées par les socialistes pour améliorer le système de soins. Il propose d'investir des moyens financiers beaucoup plus importants sur la prévention, « la médecine du travail et la médecine scolaire », car un tel investissement « éviterait des dépenses en aval ». Pour décloisonner la distribution des soins, il suggère d'organiser la complémentarité de la ville et de l'hôpital à travers des réseaux « plus lisibles » et financés de façon « pérenne ». Quant à la permanence des soins, mission de « service public », les médecins libéraux y ont toute leur part. « Il y a évidemment une rémunération à prévoir pour leur implication qui peut faire intervenir les collectivités locales et l'assurance-maladie », estime François Hollande.
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