Les médecins à diplôme étranger - qui travaillent à l'hôpital dans les fonctions de praticien adjoint contractuel (PAC) ou attaché associé - « se félicitent » de la sortie du décret qui porte statut des praticiens attachés et attachés associés (« le Quotidien » du 1er septembre). « Il s'agit d'un très bon texte qui constitue une avancée notable pour les attachés et attachés associés », lesquels bénéficieront désormais de contrats de travail renouvelables et de droits sociaux élargis, commente le Dr Hani Jean Tawil, délégué général de la Fédération des praticiens de santé (FPS). Mais il contient « trois grosses lacunes », ajoute-t-il à regret.
Sur le plan financier, tout d'abord. La grille de salaires des praticiens attachés associés équivaudra désormais à celle des praticiens attachés, dont la revalorisation est inscrite dans un arrêté à paraître prochainement. « C'est un bon point, c'était une de nos principales revendications », se réjouit Hani Jean Tawil. Mais reste une ombre au tableau : le texte prévoit que les praticiens attachés associés (à diplôme étranger) touchent 50 euros de moins que les praticiens attachés pour les indemnités de plages de garde. La Fédération des praticiens de santé (FPS) milite pour que disparaisse cette inégalité. « L'argument avancé pour justifier cette différence de rémunération n'est pas valable : n'étant pas inscrits à l'Ordre, nous aurions moins de responsabilités que les associés. C'est faux : il est fréquent qu'un médecin attaché associé reste seul dans le service la nuit », argumente le Dr Hani Jean Tawil.
Autre source de mécontentement : d'après le décret, un praticien attaché ou attaché associé en fin de carrière atteindra le 5e échelon de praticien hospitalier (PH). « C'est une très bonne chose, poursuit Hani Jean Tawil, mais je suis étonné, pour ne pas dire choqué, qu'en comparaison un praticien adjoint contractuel (PAC) n'arrive même pas au premier échelon de PH en fin de carrière, alors qu'il a pourtant passé un concours national (ce qui n'est pas le cas des associés, NDLR) et qu'il est inscrit à l'Ordre. »
Dernière critique : pour la FPS, le statut d'attaché tel qu'il est décrit dans le décret est « figé, non évolutif ». Autrement dit, précise Hani Jean Tawil, « on se retrouve coincé avec un statut contractuel contrôlé par le directeur qui a un pouvoir énorme et qui décide de tout, sans possibilité d'évolution vers un statut stable, tel que celui de PH, à moins de passer un concours. C'est déjà le cas pour les PAC ; on ne souhaite pas que la situation se répète car cela conduit à des abus. Comme le cas de directeurs qui refusent de rompre un contrat s'ils sont en manque de personnel médical alors que le PAC veut partir ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature