Les fédérations CGT, FO, UNSA, CFTC et SUD santé et sociaux ont appelé aujourd'hui à « une nouvelle grande journée de grève et de manifestations unitaires public et privé », alors que les députés examinent pour la première fois le projet de loi de réforme des retraites.
Les fédérations précisent dans un communiqué commun : « Le gouvernement ne prend pas en compte les mouvements des personnels. Le temps de la négociation avec les partenaires sociaux ne serait plus à l'ordre du jour ». Pour montrer qu'ils ne sont pas prêts à abandonner la partie, les agents de la fonction publique hospitalière sont donc invités à grossir les rangs dans les rues. Les syndicats veulent croire que tout n'est pas joué. « Le 3 juin, on a constaté le maintien de la mobilisation dans les hôpitaux publics - entre 10 % et 60 % dans les CHU par exemple - et un élargissement aux cliniques privées. On espère faire encore mieux aujourd'hui », dit Nadine Prigent, de la CGT, qui regrette notamment que les discussions sur la notion de pénibilité du travail soient renvoyées dans les trois années qui viennent.
La journée du 3 juin a marqué « une nouvelle étape », d'après le front syndical, qui dans son communiqué parle également de « généralisation du mouvement ».
Une multitude d'amendements
De son côté, FO-Santé a adressé un courrier au ministre de la Santé pour lui indiquer que la réforme des retraites prévue par le gouvernement allait lourdement pénaliser les agents, car elle ne prend pas en compte la réalité du monde hospitalier. Echantillon des arguments cités : conditions de travail difficiles, entrée tardive dans la profession, durée moyenne de cotisation aux alentours de 29 ans, 54,7 ans pour l'âge moyen de départ des actifs, taux de féminisation avoisinant les 80 %... FO-Santé dénonce le dispositif mis en place par le ministère de la Santé pour informer les agents hospitaliers sur la réforme. La fédération regrette que seules les avancées soient exposées lors des réunions régionales organisées par les ARH (agences régionales d'hospitalisation), et parle d' « entreprise de propagande ». L'intégration des primes des aides-soignants dans le traitement soumis à pension ne doit pas masquer les mesures comme l'augmentation de la durée de cotisation, l'instauration d'une décote et la modification du nombre d'années pour le minimum de pension, souligne FO-Santé.
Quant au Syndicat national des cadres hospitaliers (SNCH), il reste opposé au projet de loi, mais n'a pas déposé de mot d'ordre de grève. Pour son secrétaire général, Emmanuel Goddat, « le mouvement s'essouffle ». Le SNCH a adopté une autre stratégie que la rue : la bataille des amendements. La semaine dernière, le syndicat a approché les députés de tous bords pour leur proposer de défendre des amendements permettant notamment d'intégrer la totalité des primes dans les revenus donnant lieu à cotisation.
Une bataille réglementaire
Pas d'appel à la grève non plus aux fédérations santé de la CFDT et de la CFE-CGC, deux syndicats qui ont donné leur accord au projet de loi. Pour Yolande Briant, de la CFDT, les amendements ne feront pas tout ; la bataille réglementaire qui aura lieu après l'été sera tout aussi importante. « Certains points ne sont pas traités dans la loi et le seront par décret, comme les modalités de rachat des années d'études ou bien les possibilités de seconde carrière », explique-t-elle. Le calendrier pour le débat réglementaire n'est pas encore connu. En supposant que la loi soit promulguée à la mi-juillet comme prévu, on peut supposer que le Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière se réunira en octobre pour que la réforme s'applique à compter du premier janvier 2004.
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