La guérilla que se livrent les deux principaux syndicats de médecins généralistes depuis plusieurs années pourrait connaître une trêve, le temps d'obtenir des pouvoirs publics une revalorisation du tarif de la consultation.
En effet, la revalorisation des honoraires des médecins généralistes est devenu aujourd'hui, pour tous les syndicats, une revendication prioritaire tant l'exaspération des médecins est grande devant la dégradation de leurs conditions financières d'exercice et le blocage des hnoraires. « Des honoraires déshonorants », comme l'indique le slogan de l'Union nationale des omnipraticiens français (UNOF), branche généraliste de la CSMF.
Ce constat est désormais partagé par les pouvoirs publics. Mais si la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, Elisabeth Guigou, et le ministre délégué à la Santé, Bernard Kouchner, en sont tour à tour convenus, ils n'ont pour l'instant rien promis.
Les syndicats de médecins généralistes ont donc tout intérêt à faire taire momentanément leurs querelles s'ils veulent avoir une chance d'obtenir un geste du gouvernement avant les élections. D'autant que le temps presse, car, comme l'affirme le Dr Michel Chassang, président de l'UNOF, une revalorisation doit être financée et donc prise en compte dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui vient en discussion à l'Assemblée nationale le 23 octobre.
« Les syndicats de médecins généralistes sont dans une voie de sortie des conflits passés et sont en train de s'entendre sur des revendications essentielles comme la revalorisation de la consultation qui est désormais une priorité pour tous », déclarait la semaine dernière le Dr Pierre Costes, président du syndicat de MG-France, faisant le premier pas dans la voie d'une unité d'action ponctuelle. Mettant ses actes en conformité avec ses paroles, MG-France diffusait, quelque temps plus tard, un communiqué dans lequel il soutient implicitement l'appel de l'UNOF à pratiquer un dépassement exceptionnel d'honoraires pour les visites jugées médicalement injustifiées. Et le syndicat du Dr Costes annonçait que son organisation rechercherait dès lors « les synergies d'action avec les organisations représentatives de médecins généralistes ».
Divergences sur les modalités
Le président de l'UNOF a pris acte de ces déclarations. « Les divisions syndicales arrangent les pouvoirs publics, mais pas forcément les médecins. Il y a une convergence de points de vue sur la nécessité d'une revalorisation des honoraires, le moment est venu de s'unir sur une revendication essentielle », explique le Dr Michel Chassang, qui se dit prêt à discuter d'actions communes avec tous les syndicats. S'il reconnaît que les médecins ont tout intérêt à ce que les syndicats s'unissent, le président de l'UNOF ne cache pas que les deux organisations divergent sur les modalités de cette revalorisation des honoraires. « MG-France défend une conception de la médecine générale différente de la nôtre, plus proche de la conception britannique. Il revendique des compléments d'honoraires pour certains services, ainsi que la prise en compte des gardes. Nous, ce que nous demandons, c'est une augmentation de la valeur même des actes médicaux. » L'UNOF revendique notamment que le tarif de la consultation soit porté à 20 [219] (131,19 F) et celui de la visite à 30 [219] (196,79 F). MG-France a demandé de son côté que la consultation soit portée à 18,5 [219] (121,35 F) et négocie actuellement avec la CNAM des compléments d'honoraires en fonction du service médical rendu par les généralistes.
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