Les deux principaux syndicats de médecins généralistes affichent leurs divergences sur la manière d'obtenir rapidement une revalorisation de leurs honoraires. Si l'UNOF, le principal d'entre eux, a choisi la grève des gardes de nuit comme mode d'action, MG-France plaide pour la négociation avec les caisses d'assurance-maladie (« le Quotidien » du 3 décembre).
« La solution de la crise est conventionnelle. Elle sera négociée uniquement par les syndicats signataires de la convention », affirme le Dr Pierre Costes, président de MG-France, qui a demandé à la Caisse nationale d'assurance-maladie (CNAM) l'ouverture urgente de négociations. Il a cependant invité l'UNOF, qui n'a pas signé la convention, à participer à ses côtés aux négociations dans la mesure où ils partageraient la même analyse sur le malaise actuel de ces professionnels.
« Nous siégeons côte à côte à la commission de la nomenclature où nous travaillons ensemble sur le dossier de la visite. L'UNOF peut se joindre à nous pour négocier une revalorisation de la consultation », a expliqué le Dr Costes.
Mais cette invitation n'est pas du goût de l'UNOF, qui rappelle qu'elle est le premier syndicat chez les médecins généralistes et qu'il « ne se contentera pas de jouer les forces d'appoint pour MG-France ». Le président de l'UNOF, le Dr Michel Chassang, indique que, s'il existe un point de convergence entre les deux organisations, à savoir le constat du désarroi des médecins généralistes, leurs divergences sur le fond restent nombreuses. « MG-France se trompe d'interlocuteur. Le décideur, c'est le gouvernement, pas l'assurance-maladie. Par ailleurs, demander seulement de porter la consultation à 18,50 euros (121,35 F) avant même le début de la négociation c'est avoir une bien faible ambition qui n'est pas à la hauteur des attentes des généralistes », estime le Dr Chassang.
Pour le président de l'UNOF, « l'heure n'est pas à aller négocier à la marge des revalorisations secondaires, mais à l'affrontement ». Le gouvernement n'ayant toujours pas reçu les syndicats de médecins généralistes après dix-sept jours de grève, l'UNOF rappelle qu'elle a appelé à durcir le mouvement en l'étendant aux gardes de week-end et de jours fériés.
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