La trêve estivale aura été de courte durée pour Jean-François Mattei.
La mobilisation des spécialistes libéraux devrait en effet rebondir dès la semaine prochaine dans un contexte budgétaire tendu, toujours marqué par la forte progression des dépenses d'assurance-maladie (+ 6,7 % en rythme annuel).
Dans la foulée des pédiatres qui ont signé un accord de revalorisation en juin, la plupart des autres spécialités libérales fourbissent aujourd'hui leurs armes pour obtenir une augmentation de leurs tarifs, bloqués depuis sept ans. « Avec en toile de fond la préparation du nouveau PLFSS, les groupes de travail gouvernementaux et la négociation conventionnelle, le temps de la surenchère risque d'être présent et le gouvernement sait parfaitement que ce ne sera pas une partie de plaisir... », avertit déjà le Dr Michel Chassang, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), majoritaire. « L'inquiétude des spécialistes est particulièrement forte en cette rentrée, surtout pour les spécialités cliniques et pour les médecins installés en secteur I », précise le Dr Jean-François Rey, président de l'Union nationale des médecins spécialistes confédérés (UMESPE-CSMF).
Un rattrapage d'un milliard d'euros
Un calendrier de mobilisation des différentes spécialités a d'ores et déjà été arrêté. Les gastro-entérologues devraient sonner la charge avec une journée de grève dès mercredi prochain (4 septembre), suivis par les ophtalmologistes le 13, les endocrinologues le 18, les dermatologues le 20, les psychiatres le 4 octobre et les radiologues le 15 octobre. L'UMESPE ne préjuge pas de la forme définitive de ces actions, qui pourra aller jusqu'à la cessation totale d'activité avec manifestations à la clé. Le point d'orgue annoncé de ce marathon contestataire sera une journée de grève de tous les spécialistes le mercredi 16 octobre, au moment où la négociation conventionnelle entrera dans le vif du sujet. La CSMF réclame toujours une enveloppe globale d'un milliard d'euros pour les honoraires des spécialistes (qualifiée de « rattrapage »), dont 250 millions pour les actes techniques et 750 millions pour la refonte globale des consultations spécialisées. L'Union collégiale des chirurgiens et spécialistes français (UCSSF), qui vient de créer avec le SMI-France une nouvelle alliance intersyndicale (aspirant aussi à défendre les spécialistes de ville), s'impatiente également. « Depuis l'annonce par Jean-François Mattei de la levée des sanctions et de la suppression des CMR (comités médicaux régionaux) , il ne se passe plus rien ! », déplore le Dr Jean-Gabriel Brun.
Les syndicats de médecins libéraux attendent, en outre, les résultats de l'enquête en représentativité que les pouvoirs publics ont lancée pour déterminer la liste des organisations habilitées à négocier de nouvelles conventions. Ces résultats pourraient être connus vers le 15 septembre.
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