Après les médecins généralistes, au début de juin, les pédiatres libéraux ont obtenu à l'arraché une revalorisation assez importante de leurs honoraires, au terme d'une ultime séance-marathon de négociation (10 heures) avec l'assurance-maladie.
L'accord paraphé par l'assurance-maladie, la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), le Syndicat des médecins libéraux (SML) et le Syndicat national des pédiatres français (SNPF) prévoit, pour l'essentiel, une revalorisation à 28 euros des consultations pédiatriques pour les enfants de 0 à 2 ans (contre 22,87 euros pour la consultation d'un spécialiste installé en secteur I). Ces consultations représentent, selon le Dr Michel Chassang, président de la CSMF, « 45 % de l'ensemble des consultations des pédiatres ». « Les autres consultations restent pour le moment au même tarif », a ajouté le Dr Chassang pour qui l'accord « va permettre aux pédiatres de sortir de l'eau d'ici à la fin de l'année. » Le texte prévoit également d'aligner les majorations pour les visites de nuit des pédiatres sur celles dont bénéficient déjà les généralistes. Ils toucheront donc désormais une majoration de 35 euros pour les actes effectués de 20 heures à minuit et de 6 heures à 8 heures et de 40 euros pour les actes réalisés de minuit à 6 heures. Par ailleurs, ils percevront une majoration de K14 (26,88 euros) pour les actes d'urgence effectués au cabinet. Selon la CSMF et le SML, ces revalorisations d'honoraires représentent environ 700 euros de recettes supplémentaires par mois et par pédiatre. Le Dr Dinorino Cabrera, président du SML, a qualifié ce protocole d' « accord transitoire intéressant ».
Par ailleurs, les syndicats de médecins ont reçu l'assurance que les négociations pour la rédaction d'une nouvelle convention commenceront le 9 juillet (voir aussi en page 5). une enquête de représentativité, indique le Dr Cabrera a déjà été lancée pour déterminer la liste des organisations syndicales habilitées à négocier.
Au crédit de... Mattei
Même si le protocole d'accord ne satisfait sans doute pas totalement les pédiatres, qui réclamaient initialement la création d'un « CS » pédiatrique à 30 euros au minimum (pour toutes leurs consultations), il s'agit d'un succès pour Jean-François Mattei, qui est intervenu personnellement dans le conflit pour dénouer la crise. Son intervention politique avait été réclamée par la Société française de pédiatrie (SFP) et par le SNPF. En renouant en moins d'un mois les fils d'un dialogue rompu avec deux professions sinistrées (généralistes, pédiatres), le ministre de la Santé a réussi son entrée. Les négociations avec les médecins de la naissance piétinaient en effet depuis des mois, ce qui a conduit les pédiatres a démissionner en bloc des maternités privées depuis huit jours. Selon le SNPF, « plus de la moitié » des 280 maternités privées étaient affectées par ce mouvement de démissions en fin de semaine. Les choses devraient désormais rentrer dans l'ordre progressivement. Généralistes, pédiatres : à qui le tour ?
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