Les problèmes de santé des femmes homosexuelles font l'objet d'une étude bibliographique (1). Selon les auteurs, ces patientes seraient sujettes à des risques médicaux particuliers, notamment en matière de cancer et de maladies cardio-vasculaires.
Le but de Hughes et Evans est de sensibiliser le corps médical à ces spécificités pour faire en sorte que ces femmes soient mieux prises en charge. Les auteurs insistent notamment sur le fait que l'homosexualité féminine ne protège pas de l'infection par papillomavirus : cette catégorie de patientes doit, comme l'ensemble des femmes, subir régulièrement un frottis cervical de dépistage.
Moins d'enfants
D'après les études compilées par Hughes et Evans, les femmes homosexuelles consommeraient davantage d'alcool et de tabac que les hétérosexuelles et auraient un indice de masse corporelle plus élevé. Elles sont, par ailleurs, nombreuses à ne pas avoir d'enfant. Celles qui en ont en auraient moins et souvent après l'âge de 30 ans. Enfin, ces femmes participeraient trop rarement aux programmes de dépistage des maladies.
Elles combinent donc des comportements à risque (alcool, tabac et IMC) avec une absence de facteurs protecteurs contre certains cancers (pas de contraceptif, ni de grossesse). Compte tenu de cette observation, et bien qu'aucune étude formelle n'ait jamais été réalisée à ce sujet, Hughes et Evans suggèrent que l'incidence des cancers du sein, de l'ovaire, de l'endomètre, du poumon et du côlon est certainement augmentée chez les femmes homosexuelles par rapport à la population générale. De même, ils estiment que le risque de maladie cardio-vasculaire doit être plus élevé chez cette catégorie de patientes.
Concernant les infections gynécologiques, plus de 10 % des femmes exclusivement homosexuelles auraient contracté une maladie sexuellement transmissible au cours de leur vie. Si la prévalence des chlamydiae et des gonorrhées paraît réduite chez les femmes homosexuelles, celle des vaginites bactériennes serait deux fois plus élevée chez les homosexuelles que dans le reste de la population féminine.
L'infection par papillomavirus
Enfin, l'idée selon laquelle des relations hétérosexuelles sont nécessaires à l'infection par papillomavirus est erronée : environ une femme sur cinq parmi celles qui n'ont jamais eu de relation sexuelle avec un homme serait infectée. Le développement de néoplasies cervicales intraépithéliales de haut grade associées au papillomavirus de type 16 a d'ailleurs déjà été décrit chez cette catégorie de patientes. Les femmes homosexuelles ne doivent donc en aucun cas négliger les campagnes de dépistage des lésions du col utérin.
« British Medical Journal » du 25 octobre 2003, p. 939.
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