UN OUVRAGE important, alors qu'on attend l'ouverture, au mois de juin, de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (Palais de la Porte Dorée, à Paris), encore plus utile à l'approche des élections. Réalisé sous la direction d'Yves Lequin, professeur émérite d'Histoire contemporaine à l'université Lumière Lyon-II, il fait le point sur l'histoire de l'immigration, s'interroge sur l'attitude de la France et analyse les phénomènes de rejet et le sentiment de xénophobie particulièrement aigus en temps de crise. On suit les différents types d'immigration au fil des siècles et leurs multiples apports qui ont contribué à édifier notre pays, des « barbares » de la fin de l'Empire romain aux derniers arrivés dans l'Hexagone, les Chinois et les Tamouls.
Alors que les moteurs de l'intégration que sont le travail et l'école semblent en panne, les auteurs, des historiens spécialistes du sujet, reviennent sur l'accueil des immigrés et l'évolution des logements au XXe siècle. Et sur la politique française d'immigration de ces trente dernières années, marquée par les hésitations permanentes entre un credo dirigiste et un credo libéral, entre l'ouverture et la fermeture des frontières, entre l'État et le marché. Ils s'interrogent également – caricature du « plombier polonais » oblige –, à l'heure de la construction européenne, marquée par un nouveau morcellement politique de l'Europe, sur la montée d'ostracismes locaux ou régionaux. Un livre citoyen en plein dans l'actualité.
Editions Larousse, 544 p., un cahier de photographies couleurs, 19 euros.
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