JAZZ/ROCK
Jimmy Giuffre, âgé aujourd'hui de 82 ans, a toujours fait de la clarinette son instrument de prédilection. Même s'il s'exprime aussi sur les saxophones (ténor, soprano et baryton) ou à la flûte. Auteur d'une composition emblématique du jazz moderne « Four Brothers » (1947), alors qu'il se trouve dans le « Second Troupeau » de Woody Herman, Jimmy Giuffre a participé à la révolution du jazz dans les années 1960 à la tête de différents trios, soit sans batterie, soit sans piano. Une réédition récente, « The Easy Way » (Verve/Universal), permet de réentendre le leader compositeur accompagné de Jim Hall (guitare) et de Ray Brown (contrebasse) dans un enregistrement datant de 1959. Un choix de compositions originales et quelques standards pour une musique absolument intemporelle, interprétée sur le mode relax.
L'altiste Lee Konitz, 75 ans, présent cet été à Marciac, a toujours été considéré comme un défricheur, un expérimentateur et un visionnaire. Ayant créé un style propre dans les années 1950 avec son complice, le pianiste Lennie Tristano, Lee Konitz a souvent précédé les mouvements avant-gardistes. « Motion » (Verve/Universal), enregistré à New York en 1961, avec le bassiste Sonny Dallas et le cataclysmique batteur, Elvin Jones, est assurément une réédition qui ouvre des perspectives rythmiques et instrumentales différentes pour l'époque, car réalisée sans répétition ni arrangement, mais simplement au feeling. Etonnant.
Le saxophoniste (alto, ténor et baryton) Sonny Stitt (1924-1982) fut un des acteurs de l'explosion du style be-bop dans les années 1940/1950 et reste un fin et élégant mélodiste. Il faut profiter de la réédition de « New York Jazz » (Verve/Universal), gravé à New York en 1956, avec Jimmy Jones (piano), Ray Brown (basse) et Joe Jones (batterie), pour redécouvrir un soliste resplendissant, autoritaire dans son jeu et hautement énergique dans les choruses??? et les rythmes.
Julian « Cannonball » Adderley (1928-1975) fut, souvent avec son frère, le trompettiste Nat Adderley, un leader recherché et apprécié pour son style rond et efficace. Membre du célébrissime sextette de Miles Davis lors de l'enregistrement de « Kind of Blue », l'altiste « Cannonball » savait aussi s'entourer de vaillants accompagnateurs pour quelques chefs-d'uvre à l'image de ce disque éponyme (Emarcy/Universal), enregistré en 1955 à New York, avec outre son frère, des jazzmen comme J. J. Johnson (trombone), Cecil Payne (saxo baryton), Paul Chambers (basse), Max Roach ou Kenny Clarke (batterie), le tout sur des arrangements de Quincy Jones. Du be-bop puissant et dévastateur.
Le jazz est souvent synonyme de rencontres.
Ainsi celle entre l'extraordinaire saxo baryton
Gerry Mulligan(1927-1996), phalange du style West Coast, et celui qui fut un des piliers du grand orchestre de Duke Ellington, l'altiste
Johnny Hodges(1906-1970), surnommé « The Rabbit ». En 1959, les deux saxophonistes, au jeu opposé et d'écoles différentes, se rencontrent pour un album « Gerry Mulligan Meets Johnny Hodges » (Verve/Universal), fait de dialogues, d'échanges, de passerelles entre le passé et l'avenir du jazz. Des instants mémorables et trop rares.
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