Homéopathie : Boiron dénonce « l'absurdité » de la baisse de remboursement

Publié le 05/10/2003

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Christian Boiron, patron des Laboratoires Boiron, l'un des « grands » de l'homéopathie, ne mâche pas ses mots : « Ces mesures de déremboursement partiel nous restent en travers de la gorge, d'autant que nous n'avons été consultés ni avant ni après ; c'est une décision sectaire dans la mesure où elle s'applique sans discernement à l'ensemble des spécialités homéopathiques. » Allusion directe à la décision récente de Jean-François Mattei, inscrite dans le projets de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2004), de faire passer le taux de remboursement de l'homéopathie de 65 à 35 %. Et Christian Boiron continue : « On dit au ministère qu'il n'y aura pas de transfert de prescriptions vers des spécialités allopathiques ; c'est à voir mais ce qui est sûr, c'est qu'en général, les médicaments qui subissent une baisse de taux à 35 % passent à 0 % dans les mois ou les années qui suivent. » Au passage, le président des Laboratoires Boiron égratigne l'idée reçue, selon lui, qui voudrait que l'homéopathie soit une discipline figée qui ne ferait pas de recherche : « L'homéopathie est née de la recherche, et elle continue à en faire, dans la mesure de ses moyens. » Elle assure que cette mesure, bien loin de faire faire des économies, va entraîner des coûts supplémentaires : « Le médicament homéopathique moyen coûte 1,8 euro contre 8 euros pour un médicament allopathique, et il représente 140 millions d'euros dans le marché global du médicament. Le ministère de la Santé espère par cette mesure réalisera 66 millions d'euros d'économie en année pleine. Mais il suffirait qu'une prescription de médicament homéopathique sur dix se reporte sur un médicament allopathique pour que cette baisse soit annulée. C'est bien la preuve que cette mesure est une absurdité économique. » Quant à savoir si les Laboratoires Boiron vont lutter pour l'abrogation de cette mesure, Christian Boiron se veut optimiste : pour lui, rien n'est acquis et tout peut encore être remis en question. « J'ai écrit au ministre de la Santé, explique-t-il, mais je n'ai reçu aucune réponse. Nous sommes en contact avec des parlementaires sur ce sujet, mais je reconnais qu'il y a peut-être insuffisance de communication de notre part. »

H. S. R.