Sur les écrans depuis le 3 septembre, la comédie dramatique de Thomas Lilti raconte les premiers pas d’un interne à l’hôpital. Unanimement salué par la presse, « Hippocrate » a enregistré un beau démarrage en salle. Sur Internet, les médecins sont plus divisés sur la pertinence du film. Revue de Web.
Il a aimé : Martin Winckler, saisi par le réalisme d’« Hippocrate »
Le médecin écrivain a livré à « Télérama » ses impressions sur l’œuvre de son confrère Thomas Lilti. D’abord parce que, dit-il, « j’avais l’impression d’être trente ans en arrière... ».
« J’ai parfaitement reconnu l’atmosphère et le cadre d’un hôpital français, et ce réalisme m’a saisi, désolé, atterré même », confie à « Télérama » Martin Winckler qui retrouve dans le film les travers, selon lui, de la médecine française. « Ce n’est pas vraiment l’intérêt du patient qui compte, c’est la structure hospitalière qui dicte ses lois », estime l’ex-praticien pour qui on ne tient pas compte de l’avis du patient.
Il n’a pas aimé : Dr Gérald Kierzek, « ça m’a fait mal »
« Je n’ai pas passé un bon moment. Cela m’a fait souffrir, cela m’a même fait de la peine car cela met à mal l’hôpital public et la probité médicale. Sur un plan déontologique, cela m’a fait mal », a confié Dr Gérald Kierzek à « Paris Match ». Le médecin réanimateur à l’Hôtel-Dieu ne remet pas en cause le réalisme du film qu’il trouve crédible accordant à Thomas Lilti le fait d’avoir bien retranscrit la vie à l’hôpital. Mais « quelque chose de négatif en ressort », explique-t-il. « Les dialogues, les ficelles scénaristiques sont fausses. Je suis sorti de ce film en me disant : "les patients vont mettre ma parole en doute". »
Ils ont aimé : des médecins en exercice, « un film très réaliste »
Deux médecins en exercice ont répondu aux questions d’Europe 1 acceptant de commenter les scènes clefs du film. « Globalement, c’est un film quand même très réaliste sur la vie des internes à l’hôpital, sans excès de pathos et de bons sentiments », commente l’un d’eux. Même si « ça reste un peu exagéré ». « Les personnages paraissent parfois un peu simples. Le réalisateur a voulu montrer des traits de caractères qui sont vrais, mais que j’ai trouvé un peu caricaturaux ». Même critique à l’égard de Benjamin, le personnage principal du film : « On a vraiment l’impression que le héros découvre l’hôpital. Dans la réalité, ce n’est pas le cas d’un interne, qui a fait l’externat. Il a passé toutes ses matinées à l’hôpital et ses après-midi en cours, pendant trois ans. »
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