LES RENCONTRES entre fratries sont chose commune aux États-Unis. Voici maintenant la version française avec celle entre les frères Ferré – les guitaristes Boulou et Elios – qui ont invité les frères Belmondo – Stéphane (trompette) et Lionel (saxophones, flûte) – pour un CD intitulé « Brothers to Brothers » (Plus Loin/Nocturne).
Accompagnés d'Alain Jean-Marie (piano), de Pierre Boussaguet (contrebasse) et d'un quatuor à cordes, les quatre leaders se livrent à la fois à un travail collectif particulièrement excitant et intéressant et à toute une série d'échanges musclés techniquement sur des compositions écrites principalement par Elios Ferré, dont une « Suite parisienne » en trois actes, arrangée par Vladimir Kopats, et dans laquelle intervient le quatuor classique des jeunes élèves du Conservatoire de Montpellier. Un album qui possède un double héritage (1).
Le pianiste-compositeur et chef d'orchestre Hervé Sellin, dont la carrière a croisé les chemins de Johnny Griffin, récemment décédé, d'Eddie « Lockjaw » Davis, de Barney Wilen, Chet Baker ou encore Dee Dee Bridgewater et Branford Marsalis, avait créé spécialement pour le 25e anniversaire du festival Jazz in Marciac en 2002 une suite dédiée en partie à l'histoire de ce festival de jazz gersois.
La sortie de « Marciac New York Express » (Cristal Records/Harmonia Mundi) rappelle cette expérience et cet hommage. Hervé Sellin, à la tête de son Tentet composé de pointures françaises – Sylvain Beuf (saxos), Claude Egéa (trompette), Gueorgui Kornazov (trombone), Michael Felberbaum (guitares) et Karl Jannuska (batterie), notamment –, reprend en l'enrichissant ce travail personnel aux diverses évocations et connotations, ancrées dans une certaine tradition aux accents modernes.
à l'image de son alter ego new-yorkais, l'iconoclaste John Zorn, le saxophoniste David El-Malek plonge dans les racines de sa culture juive pour trouver à la fois une source d'inspiration, d'interrogations et une vocation.
Celui qui a découvert le ténor tardivement après avoir passé plusieurs années en Israël dans sa jeunesse explore dans un premier opus, baptisé « Music From Source » (Plus Loin/Nocturne), les chants folkloriques israéliens et les airs juifs traditionnels pour construire son propre répertoire. Un travail très personnel, parfois empreint de mysticisme, qui ouvre des perspectives musicales souvent inattendues (2).
Magic Malik, de son vrai nom Malik Mezzadri, est un des seuls musiciens à s'exprimer à la flûte dans la sphère du jazz « made in France ». Outre cette spécificité instrumentale, il fait partie de la communauté des défricheurs, des chercheurs et des explorateurs.
D'où une certaine forme d'avant-garde et d'innovations dans sa musique, comme le prouve son dernier double disque, « Saoule » (Label Bleu/Harmonia Mundi). Un projet très fusionnel dans lequel se côtoient mélodies et accents urbains actuels, à l'image d'un certain jazz des rues venu de la Grosse Pomme (New York).
(1) Paris, Festival Plus Loin, Sunset, 20 novembre ; Issoudun (Festival de la guitare, 31 octobre) ; tournée en Nouvelle-Calédonie, du 8 au 16 novembre.
(2) Paris, musée d'Art et d'Histoire du judaïsme, 13 novembre.
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