LES GÉRIATRES s'accordent à distinguer trois catégories de personnes au sein de cette population très hétérogène que l'on appelle les sujets âgés : les personnes en bonne santé qui constituent la grande majorité, les personnes malades et les personnes fragiles. Cette dernière catégorie recouvre des sujets ayant une vulnérabilité physiologique liée au vieillissement particulièrement prononcée, en grande partie liée à la sarcopénie et ses conséquences neuromusculaires, aux dysrégulations neuroendocriniennes et aux désordres immunitaires. Toute pathologie o < u stress prononcé peut entraîner ces sujets fragiles dans une situation irréversible. Ainsi, une fracture du col du fémur, complication la plus sévère de l'ostéoporose (de 20 à 30 % des décès dans la première année et perte de l'autonomie complète dans 50 % des cas) n'aura pas les mêmes conséquences selon le statut du sujet. Chez les femmes de plus de 80 ans, l'incidence de la fracture du col du fémur est de 3 % par an ; elle est de 1,9 % par an chez l'homme. Si la survenue des tassements vertébraux est plus précoce que celle de la fracture du col fémoral, son incidence augmente progressivement avec l'âge dans les deux sexes. Il paraît donc primordial de dépister une ostéoporose chez tous les sujets de plus de 65 ans et de prendre en compte à la fois les différentes composantes de la fragilité, le statut nutritionnel, la sarcopénie et l'instabilité posturale dans la prévention des fractures chez un sujet âgé.
La mesure de la densité minérale osseuse (DMO) constitue un moyen fiable d'appréciation du risque fracturaire après 65 ans. Comme chez les sujets plus jeunes, l'appréciation du risque individuel tient aussi compte de l'existence d'un traitement ou d'une affection inductrice d'ostéoporose (corticothérapie, hypogonadisme, hyperthyroïdie, hyperparathyroïdie, hémochromatose, etc.), de signes d'ostéoporose (fracture vertébrale ou fracture périphérique de fragilité), d'un indice de masse corporelle inférieur à 19, d'un antécédent de fracture du col fémoral sans traumatisme majeur chez un parent au premier degré. La décision de traiter est modulée en fonction de l'agrégation de l'ensemble de ces facteurs permettant d'évaluer le risque individuel de fracture.
Apports nutritionnels, prévention des chutes, exercice physique.
Au cours du vieillissement, il existe une ration calcique insuffisante par réduction des apports et de l'absorption intestinale associée à une carence très fréquente en vitamine D entraînant une hyperparathyroïdie secondaire stimulant ainsi la résorption osseuse. La réduction de l'incidence des fractures non vertébrales par un apport de vitamine D et de calcium est d'ailleurs bien démontrée, la correction vitamino-calcique potentialisant les effets bénéfiques de l'exercice physique. La dénutrition protéique est également un facteur de perte osseuse, donc d'aggravation de l'ostéoporose, de fonte musculaire (sarcopénie), elle-même facteur d'augmentation de la fréquence des chutes.
Rappelons enfin que toute ostéopathie fragilisante n'est pas forcément une ostéoporose et que sa découverte justifie, quel que soit l'âge des investigations cliniques, morphométriques et biologiques au moindre doute.
Apports
L'apport calcique quotidien recommandé est de 1 500 mg/j chez le sujet âgé.
Celui de la vitamine D est de 800 UI/j, totalisant l'apport alimentaire, l'exposition solaire et l'apport médicamenteux.
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