La forme chronique de l'hépatite B concerne plus de cent mille personnes en France. Elle représente la plus évolutive des hépatopathies, virales ou non : entre 15 et 25 % des porteurs chroniques meurent prématurément de complications graves, cirrhose et carcinome hépatocellulaire. Environ mille personnes meurent chaque année, en France, des complications d'une hépatite B chronique.
L'objectif du traitement de l'hépatite B chronique est de bloquer la multiplication virale afin de faire cesser les lésions histologiques, d'empêcher la progression vers la cirrhose et ses complications, et de réduire le risque de cancérisation. Les molécules ayant reçu l'autorisation de mise sur le marché dans le cadre du traitement de l'hépatite B chronique ont pour objectif de bloquer la réplication virale et d'avancer la séroconversion antigène Hbe anticorps anti-Hbe. Il en résulte alors une normalisation de l'activité sérique des aminotransférases, une amélioration des lésions histologiques et, par conséquent, une augmentation potentielle de la survie.
Hepsera (adéfovir dipivoxil) est indiqué dans le traitement des patients adultes atteints d'hépatite B chronique présentant : une maladie hépatique compensée avec évidence d'une réplication virale active ; une élévation persistante des taux d'alanine aminotransférases (ALAT) ; une inflammation hépatique active et une fibrose histologiquement prouvées ; ou une maladie hépatique décompensée.
Efficacité aux différents stades de la maladie
Hepsera inhibe sélectivement les polymérases de l'ADN du VHB par compétition directe avec le substrat naturel (désoxyadénosine triphosphate). Après incorporation dans l'ADN viral, il provoque la terminaison de la chaîne d'ADN. L'efficacité de Hepsera a été démontrée aux différents stades de la maladie, et ce quel que soit le profil des patients : aussi bien naïfs de traitement antiviral que résistants à un traitement antérieur ; infectés par un virus sauvage (AgHBe+) ou un virus mutant précore (AgHBe- ; AC anti-Hbe+) ; compensés que décompensés ; coïnfectés par le VIH ; en pré- ou post-transplantation hépatique.
Au cours des études cliniques menées dans ces différentes populations, le traitement par Hepsera améliore significativement l'histologie hépatique, réduit les taux sériques d'ADN-VHB, améliore significativement le taux de normalisation des ALAT et augmente le taux de négativation et de séroconversion AgHBe.
L'un des principaux atouts de Hepsera réside dans son profil de résistance original : les mutations de résistance à l'adéfovir sont rares et d'apparition lente, avec une incidence nulle à un an et de 1,6 % à deux ans. De plus, l'adéfovir ne présente pas de résistance croisée avec la lamivudine, lui permettant ainsi d'inhiber la réplication virale des souches de VHB résistantes à la lamivudine. Dans deux études cliniques contrôlées par placebo menées chez des patients présentant une maladie hépatique compensée, le profil de tolérance a été comparable à celui du placebo.
Ainsi, Hepsera représente une alternative thérapeutique dans le traitement de l'hépatite B chronique, comme cela a été préconisé lors des recommandations pour la prise en charge des patients atteints d'hépatite B chronique, établies par une conférence de consensus européenne en septembre 2002.
La posologie de Hepsera est de 1 comprimé par jour pendant ou en dehors des repas, ce qui permet de faciliter l'observance.
Conférence de presse organisée parles Laboratoires Gilead à laquelle participaient le Pr Marcellin, les Drs Benhamou et F. Monchecourt, ainsi que G. Lamperti.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature