UNE ÉTUDE Anrs (Agence nationale de la recherche sur le sida et les hépatites virales)-Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale)-InVS (Institut de veille sanitaire) évalue pour la première fois la mortalité liée au VHB et au VHC. Jusqu’ici, les estimations n’étaient que partielles et reposaient sur des travaux de modélisation, uniquement disponibles pour le VHC, auquel le nombre de décès associés est évalué à 3 300 en 2002. Aucune estimation n’a été avancée sur la mortalité liée au VHB.
Les auteurs de l’étude présentée au dernier congrès de l’European Association for the Study of the Liver (Vienne) ont, pour la première fois, analysé les certificats de décès de l’année 2001 dans lesquels était mentionnée une pathologie susceptible d’être en rapport avec une infection par le VHB ou le VHC. Parmi les 35 000 certificats qui répondaient au critère, un millier environ ont été tirés au sort. Un questionnaire a été envoyé aux médecins qui avaient rempli le certificat pour les aider à décrire plus précisément les cas. Tous les questionnaires ont ensuite été analysés par des médecins hépatologues qui ont évalué l’imputabilité des décès.
Pathologies associées.
Les résultats étendus à la population (données de l’Insee) révèlent la gravité de l’infection en France : 2 646 décès imputables au VHC ; 1 327 décès imputables au VHB, soit un taux annuel respectivement de 4,5 et 2,2 pour 100 000. Près de 4 000 décès sont ainsi liés aux hépatites B et C, avec, comme le soulignent les chercheurs, des pathologies associées sévères : 73 % des sujets décédés d’une hépatite C présentaient une cirrhose et 25 % un carcinome hépatocellulaire sur cirrhose. Des chiffres qui, pour les patients décédés d’une hépatite B, s’élèvent à 84 et 31 %. L’étude permet de rappeler l’importance du dépistage, en particulier pour les personnes qui ont été exposées au risque de transmission (soins chirurgicaux, tatouage...) afin que les patients infectés soient pris en charge le plus tôt possible. «C’est à ces conditions que l’on pourra réduire significativement le nombre de décès dus à ces pathologies», ont conclu les chercheurs.
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