En France, on estime le nombre de personnes infectées par le VHC à 500 000. Malgré les incitations au dépistage, 30 à 40 % d'entre elles ne sont pas dépistées. Le praticien (médecin généraliste, hépatologue, médecin du travail...) décelant un patient anticorps anti-VHC positif devra d'abord effectuer une recherche qualitative de l'ARN viral.
Si elle est négative (40 % des cas), le patient peut être considéré comme guéri et rassuré. Si elle est positive, on se trouve en présence d'une hépatite chronique. L'information au patient est alors primordiale :
- information sur l'absence de risque de transmission à son entourage, en l'absence de contact avec le sang (le préservatif étant non justifié dans un couple stable) ;
- information sur les complications éventuelles mais pas inéluctables (cirrhose, cancer) dont la survenue sera d'autant plus rapide que l'âge est élevé au moment de la contamination (> 40 ans), que la consommation d'alcool est excessive ou qu'il existe une coïnfection avec le VIH ;
- information sur la gravité de la maladie qui repose sur l'atteinte histologique du foie évaluée par la ponction biopsie hépatique, en l'attente de tests sanguins non encore validés ;
- enfin, information sur les traitements : les interférons pégylés associés à la ribavirine permettent de guérir plus de 50 % des malades. Des études récentes avec avec l'interféron pégylé alpha 2a, 40 KD en une injection par semaine (Pegasys des Laboratoires Roche), associé à la ribavirine ont montré un taux de guérison de 80 % pour six mois de traitement en cas de génotype 2 ou 3 (30 % des cas en France), en revanche, pour un génotype 1 (70 % des cas en France), l'efficacité est présente chez environ un malade sur deux pour douze mois de traitement. Dans ce dernier cas, il est possible de prédire l'efficacité du traitement dès la 12e semaine.
L'adhésion du patient doit être totale
L'adhésion du patient doit être totale, à la fois pour supporter les éventuels effets secondaires, mais aussi « tenir » les 6 à 12 mois que vont durer les injections. Pour l'aider, au premier plan le médecin généraliste, qui va l'accompagner par des consultations si possible mensuelles, tenter de soulager la fatigue et le syndrome grippal avec du paracétamol, déceler une irritabilité ou un début de dépression, véritable effet secondaire du traitement par interféron, et savoir l'adresser si nécessaire à un psychiatre.
Cette prise en charge multidisciplinaire doit viser à conduire le plus possible de patients vers la guérison, en surmontant les difficultés liées à toute maladie chronique, à l'aide d'un message de santé cohérent entre tous les acteurs impliqués.
Depuis la mise sur le marché en 1987, en France, du 1er interféron par Roche (Roféron-A), les progrès thérapeutiques ont fait passer les taux de guérison de quelques pour-cent à 50 % aujourd'hui, voire 80 % pour les génotypes 2 ou 3.
Le nouvel interféron des Laboratoires Roche (Pegasys, peginterféron alfa-2a) sera disponible en France début 2003. Mieux toléré que ses prédécesseurs et plus efficace, il donne une arme de qualité au corps médical pour guérir définitivement une bonne partie de leurs malades.
4es Ateliers de presse sur l'hépatite C organisés par les Laboratoires Roche avec la participation des Drs Denis Ouzan (Institut Arnaud-Tzank, Saint-Laurent-du-Var), Valérie Jalfre (psychiatre, hôpital Necker, Paris), de Mme Chantal Gricourt (technicienne d'études cliniques, hôpital Henri-Mondor, Créteil), de M. Alexandre Biosse-Duplan (association ARCAT, Paris).
ARCAT : www.arcat-sante.org/hepatites/actualites.html
Tel : 01.44.93.29.29.
Infirmières et associations
Au sein de l'équipe soignante, les infirmières sont investies dans l'éducation à l'auto-injection, à l'élimination des déchets contaminés, et bien sûr au soutien psychologique que permet leur proximité au patient. Elles aident à la compréhension du discours médical et à l'amélioration des connaissances du patient sur sa maladie.
Les associations de patients, au-delà de leur mission fondamentale d'écoute, ont un rôle important d'orientation des patients dépistés ne souhaitant ou ne pouvant pas se faire prendre en charge par les systèmes de soins classiques (toxicomanes), et aussi de conviction par des témoignages de patients guéris.
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