L' ETUDE présentée à Atlanta par le Pr Michael W. Fried (université de Caroline du Nord, Chapell Hill), est une étude multicentrique (81 centres) internationale (18 pays) de phase III, conçue pour comparer l'efficacité et la tolérance de l'association Pegasys-ribavirine à l'association interféron alpha 2a-ribavirine, considérée comme le standard international de traitement de l'hépatite C.
Plus de 1 100 patients atteints d'hépatite C (66 % par un virus de génotype 1, 30 % par des virus de génotype 2 et 3) à majorité d'hommes (2/3), d'âge moyen 40 ans, et n'ayant jamais été traités, ont été inclus dans l'étude et randomisés en trois bras de traitement :
- Pegasys (180 mg par voie sous-cutanée une fois par semaine) plus un placebo (224 patients) ;
- Pegasys à la même posologie plus ribavirine (1 000-1 200 mg/jour) (453 patients) ;
- Interféron alpha-2a (3 MUI trois fois par semaine par voie sous-cutanée plus ribavirine de (1 000 à 1 200 mg/jour) (444 patients).
Ces patients ont été traités pendant 48 semaines et suivis pendant 24 semaines après l'arrêt du traitement. Au terme des 72 mois de l'étude, 56 % de réponses virologiques prolongées ont été obtenues dans le groupe traité par l'association Pegasys-ribavirine, contre 45 % dans le groupe traité par l'association interféron alpha 2a, et 30 % dans le groupe Pegasys-placebo.
Même chez les patients infectés par un virus de génotype 1 qui répondent moins bien au traitement par l'interféron, l'association Pegasys-ribavirine a permis d'obtenir 46 % de réponses virologiques prolongées, contre 37 % chez les patients traités par interféron alpha 2a.
Une réponse précoce prédictive
Dès la 12e semaine de traitement, 86 % des patients traités par l'association Pegasys avaient une réponse virologique avec, soit une virémie non détectable, soit une chute de 2 log de la charge virale. Or cette réponse précoce était prédictive de la réponse virologique prolongée : vingt-quatre semaines après l'arrêt du traitement, 65 % de ces patients avaient une réponse virologique.
Chez les patients compliants au traitement, une réponse virologique prolongée a été obtenue dans 75 % des cas, tous génotypes confondus.
Cette nouvelle donnée est particulièrement importante pour les patients : dès le 3e mois, ils sauront si le traitement est efficace et s'il faut le poursuivre, alors qu'aujourd'hui, avec le traitement standard, il faut attendre six mois pour juger de l'efficacité.
Moins d'effets indésirables
Chez des patients prédisposés, la survenue d'une dépression est relativement fréquente au cours des traitements actuels avec l'association interféron-ribavirine classique. Dans cette étude, les patients traités par l'association Pegasys-ribavirine avaient moins de dépression (21 %) que ceux qui recevaient le traitement standard (30).
Quant au syndrome pseudogrippal, effet secondaire habituellement observé au cours des traitements par interféron, il était moins fréquent dans le groupe de patients traités par l'association Pegasys-ribavirine avec 42 % de myalgies et 43 % de fièvre (≥ 38°), contre respectivement 50 et 56 % chez les patients traités par l'association interféron alpha 2a-ribavirine.
Plusieurs chaînes de polyéthylène glycol
Pegasys (40 kDa peginterféron alpha 2a), médicament de la nouvelle génération, a été mis au point par Roche pour le traitement de l'hépatite C. Il est fabriqué par un processus de pégylation qui consiste à fixer une ou plusieurs chaînes de polyéthylène glycol (PGE) à la molécule d'interféron alpha 2a qui se trouve entourée d'une barrière protectrice sélective.
La taille de la molécule de PGE (40 kDa), sa structure branchée (en opposition aux structures linéaires), la force de liaison avec l'interféron alpha expliquent les avantages pharmacocinétiques de Pegasys : longue demi-vie d'élimination, absorption prolongée, volume de distribution réduit et une clairance basse, permettant à la molécule d'interféron de rester longtemps active dans l'organisme et d'exercer son action antivirale pendant plus d'une semaine.
Les essais cliniques ont confirmé son efficacité chez les patients atteints d'hépatite C chronique, y compris ceux atteints de cirrhose.
Les modalités d'administration de Pegasys sont simples : une injection par semaine, sans avoir à ajuster la dose en fonction du poids, de l'âge, de la fonction rénale ou de la fonction hépatique.
De plus, Pegasys se présentera sous la forme d'une solution injectable prête à l'emploi.
Le dossier d'enregistrement de Pegasys en vue d'une AMM a été déposé auprès des agences de l'Union européenne, de la Suisse, des Etats-Unis, du Canada et du Brésil.
Réunion organisée par les Laboratoires Roche
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