La majorité (80 %) des hépatites C sont chroniques, de 10 à 20 % évoluent vers une cirrhose, qui fait toute la gravité de la maladie, indique le Pr Y. Benhamou (la Pitié, Paris), et sur laquelle un carcinome hépatocellulaire (CHC) peut se développer.
Le risque de cirrhose est majoré chez le sujet de sexe masculin de plus de 40 ans, infecté depuis longtemps, consommant plus de cinq verres d'alcool par jour, coïnfecté par le VIH.
Le diagnostic est ciblé sur les sujets à risque : usagers de drogues intraveineuses ou intranasales, transfusés avant 1992, hémophiles, personnels de santé, « piercing », tatouages, etc.
La confirmation se fait par recherche du génome (ARN viral C par PCR). Le patient est informé des précautions à prendre (abstinence alcoolique, etc.) et du risque évolutif de la maladie.
Cinq marqueurs biochimiques de fibrose
Avant de proposer un traitement, le génotype viral et la charge virale sont évalués ainsi que l'importance de l'atteinte hépatique. Une biopsie hépatique est souvent proposée. La mise au point récente d'un test sanguin (fibrotest), dosage de cinq marqueurs biochimiques de fibrose (gamma GT, bilirubine, haptoglobine, apolipoprotéine-a1, alpha 2 macroglobulines), permettrait d'éviter la biopsie une fois sur deux.
Au stade d'hépatite aiguë, un traitement de six mois par interféron (IFN) est proposé (jusqu'à 98 % d'éradication virale durable).
Les espoirs d'éradication virale
Au stade d'hépatite chronique, différents traitements utilisant l'IFN pégylé et la ribavirine montrent un bénéfice en termes d'éradication virale durable et de tolérance. A un an, les espoirs d'éradication virale (avec amélioration histologique) sont de 50 % (génotypes 1) et 80 % (génotypes 2 et 3). L'adjonction d'amantadine, à l'étude, permettrait de majorer ce bénéfice.
Au stade de cirrhose, la réversibilité de celle-ci est suggérée chez 15 à 45 % des cas. Certains non-répondeurs ou rechuteurs bénéficient d'une régression d'une cirrhose à un stade précoce (impact sur l'activité nécrotico-inflammatoire de l'association et propriétés antifibrosantes de l'IFN).
Au stade de carcinome hépatocellulaire, l'IFN permet une réduction significative de rechute après traitement chirurgical ou radiothérapie (réduction de la sélection de nouveaux clones tumoraux).
De nouvelles stratégies antivirales sont à l'étude, souligne le Pr S. Pol (Necker, Paris) : inhibiteurs de protéases, nouveaux analogues nucléosidiques, vaccinothérapie spécifique (premiers essais imminents), de même que des molécules antifibrosantes.
Paris. Atelier de presse de l'hépatite C n° 2 organisé par les Laboratoires Roche.
Roche est impliqué dans la lutte contre l'infection VHC : Amplicor test (PCR), décelant l'ARN viral cinq jours après contamination ; forme pégylée du Roféron -A (IFN alpha-2A) : efficacité majorée, meilleure tolérance, action prolongée (une seule injection hebdomadaire).
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