L A caractérisation du virus de l'hépatite C (VHC) remonte à 1989.
Les génotypes 1, 2 et 3 sont responsables de la majorité des hépatites C chroniques dans les pays développés. En France, le type 1b prédomine (40 à 50 %), suivi par les types 1a (15 à 25 %) et 3a (15 à 25 %). Plus rares sont les types 2 (10 %) et 4 (5 %).
En France, de 500 000 à 600 000 personnes sont contaminées ; 70 % l'ignorent. En effet, l'hépatite C aiguë, qui peut survenir de cinq jours à douze semaines après une contamination, est très souvent asymptomatique. Un syndrome général avec arthralgies, rash cutané et fièvre n'est observé que chez 20 % des patients, et l'ictère n'apparaît que chez 10 %. Si l'atteinte hépatique initiale évolue dans 20 à 40 % des cas vers une guérison, le danger pour les autres est un passage à la chronicité. Là encore, la maladie reste très discrète, avec pour principal symptôme une asthénie modérée, fluctuante, non significative de la pathologie ; 20 % des hépatites chroniques évoluent vers une cirrhose dont le développement est dominé par trois facteurs principaux : alcoolisation régulière, âge supérieur à 40 ans, durée de l'infection virale de plus de vingt ans. Enfin, 3 à 5 % des cirrhoses évoluent vers un carcinome hépato-cellulaire.
La transmission du VHC est essentiellement la voie parentérale ; sur les 5 000 nouveaux cas annuels, on compte près de 70 % de patients toxicomanes. La transmission par transfusion de produits sanguins, qui a joué un rôle majeur dans la diffusion du VHC, a disparu depuis l'éviction des patients à risque des dons du sang depuis 1992. La contamination nosocomiale (matériel mal désinfecté) est évaluée à 15 % des transmissions. Les tatouages et piercings, dans des conditions douteuses (matériel souillé), peuvent être un mode de transmission. La transmission sexuelle serait possible, mais son incidence serait très faible (de 1 à 6 %). La transmission mère-foetus reste faible (3 %). Dans 40 % des cas, aucune source de contamination n'est retrouvée.
Bithérapie, interféron pégylé
Les traitements ont beaucoup évolué ces derniers mois. Une spectaculaire amélioration des résultats a été enregistrée avec l'association interféron-ribavirine, avec 41 % de guérisons observées (48 % lorsque l'observance du traitement est parfaite). Les interférons pégylés ont permis en monothérapie d'améliorer les taux de réponses obtenus avec l'interféron standard. L'interféron pégylé possède un effet prolongé permettant au patient de n'avoir qu'une injection hebdomadaire (au lieu de trois) et assure une meilleure biodisponibilité. Pour Viraféron PEG des Laboratoires Schering-Plough (dont l'AMM avait été attribuée en monothérapie en septembre 2000), des essais portant sur une association avec la ribavirine ont montré un gain thérapeutique particulièrement net par rapport à un traitement interféron standard-ribavirine. Dans une étude sur plus de 1 500 malades, sous Viraféron PEG et ribavirine, 54 % de réponses virologiques étaient observées contre 47 % sous interféron standard et ribavirine.
Réponse virologique
L'amélioration était particulièrement marquée avec le génotype 1 (48 % de réponses virologiques prolongées contre 33 % pour l'association interféron standard-ribavirine). Pour les génotypes 2 ou 3, la réponse virologique prolongée était comparativement moins significative (88 % sous Viraféron PEG et ribavirine contre 79 % pour interféron standard-ribavirine).
Pour cette « nouvelle bithérapie », Viraféron PEG-Rebetol (peginterféron alfa 2b et ribavirine), une demande d'AMM est en cours, donnant de nouveaux espoirs, avec un taux d'éradication du virus, tous génotypes confondus, de 61 %.
La recherche continue ; d'autres espoirs apparaissent, notamment avec les premiers résultats prometteurs d'une trithérapie interféron-ribavirine-amandine sur des non répondeurs.
MEDEC. Point presse organisé par les Laboratoires Schering Plough avec pour intervenants le Pr Lunel-Fabiani (CHU Angers), le Pr Couzigou (hôpital du Haut-Lévêque, Bordeaux), Dr Denis Ouzan (Saint-Laurent du Var), Dr A.-J. Mbodje (« Hépatites C, info services »).
Un Numéro vert
« Hépatites Infos Service » est un téléphone vert mis depuis un an à la disposition du public et des professionnels de santé pour répondre à toutes les questions concernant l'hépatite C. Disponible sept jours sur sept, de 9 heures à 23 heures, regroupant une équipe de 80 écoutants « sanitaires » très rodés, ce service très sollicité (4 200 appels par mois) permet d'écouter, de soutenir, d'informer, d'orienter le public et les professionnels. Le Dr Mbodge souligne que les thèmes le plus souvent abordés par les appelants, en majorité des femmes (60 %), qui gardent leur anonymat, concernent le dépistage (18 %) ; vient ensuite la contamination, en particulier les risques de transmission sexuelle et les précautions à prendre ; enfin, beaucoup de demandes concernent les examens, les traitements (47 %), actuels et ceux à venir.
Hépatites Infos Service : 0800.845.800. Pour les professionnels : 0801.630.515.
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